Le tweet ne nomme pas le fugitif mais le responsable de l'Intérieur de Catalogne, Joaquim Forn a déclaré sur Radio Cataluna: "tout porte à croire que Younès Abouyaaqoub était au volant de la camionnette".
Les autorités espéraient lundi pouvoir fournir l'identité de tous les membres de la cellule jihadiste responsable du double attentat qui a fait 14 morts en Espagne, alors qu'un suspect est toujours en fuite et qu'un imam au passé trouble a disparu.
Cette cellule d'une douzaine de personnes a été neutralisée, mais un des suspects, Younès Abouyaaquoub, un Marocain de 22 ans, est toujours recherché, sans que la police sache s'il se trouve encore en Espagne.
Un imam marocain, Abdelbaki Es Satty, âgé d'une quarantaine d'années, est soupçonné d'avoir radicalisé les jeunes qui auraient rejoint le groupe jihadiste ayant commis les attentats de Barcelone et Cambrils jeudi et vendredi, en Catalogne (nord-est).
Mais depuis mardi il a disparu. La police a évoqué la possibilité qu'il ait péri dans l'explosion mercredi soir dans une maison à Alcanar, en Catalogne, où la cellule à l'origine de la double attaque préparait "un ou plusieurs attentats".
La presse espagnole s'interroge sur son séjour en 2016 en Belgique, dans la commune de Machelen, dans la grande banlieue de Bruxelles. Selon des sources citées lundi par le quotidien El Pais, il s'est rendu au cours des deux dernières années en Belgique, mais aussi au Maroc et en France, et il aurait peut-être été en contact avec un dirigeant du groupe Etat islamique (EI).
Par le passé, Abdelbaki Es Satty avait déjà été incarcéré pour des délits mineurs, ont indiqué des médias espagnols.
Selon El Pais et El Mundo, citant des sources de la lutte antiterroriste, il a fréquenté en prison, dont il est sorti en janvier 2012, des détenus ayant eu un lien avec les attentats islamistes de mars 2004 qui avaient causé la mort de 191 personnes dans des trains de banlieue à Madrid.
Dimanche, près de 2.000 personnes ont rendu hommage aux victimes des attentats lors d'une messe organisée dans l'emblématique basilique de la Sagrada Familia à Barcelone.
Le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, était assis, protocole oblige, à côté du président de la Catalogne Carles Puigdemont avec lequel les différends se multiplient autour de ses projets indépendantistes.
Douze des 14 personnes tuées dans les attentats ont été formellement identifiées. Parmi elles, un petit garçon de sept ans australo-britannique dont la famille avait diffusé un avis de recherche déchirant, et un autre enfant, espagnol, de trois ans.
Dimanche après-midi dix personnes étaient encore entre la vie et la mort.
Le bilan aurait pu être encore plus lourd. Le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero, a révélé que les auteurs des attaques s'apprêtaient à commettre "un ou plusieurs attentats" de "manière imminente", quand un raté a entraîné la déflagration qui a détruit la maison où ils préparaient les attaques.
Dans cette maison d'Alcanar (à 200 km au sud-ouest de Barcelone), qu'ils occupaient depuis environ six mois, les jihadistes avaient entreposé au moins 120 bonbonnes de gaz, a-t-il révélé, expliquant que la police avait fait cette découverte en inspectant les décombres.
Martine Groby, une retraitée française de 61 ans voisine de la villa, a raconté à l'AFP avoir vu depuis avril quatre hommes "qui parlaient tous français", aller et venir en déchargeant avec méfiance des marchandises.
L'inspection de leur repaire a permis de découvrir des substances explosives, y compris des traces de TATP, explosif prisé des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui a revendiqué les attentats, car il se fabrique avec des ingrédients en vente libre.
Moins de 24 heures après la déflagration qui s'est produite mercredi soir, la cellule a perpétré le double attentat au véhicule-bélier à Barcelone et à Cambrils.
Dans la soirée, les Barcelonais ont vécu un autre moment de communion, très spécial, dans leur cher Camp Nou, où le Barça a remporté un succès poignant face au Betis Séville (2-0) pour la reprise du Championnat de football d'Espagne.
Les joueurs arboraient un brassard noir et leurs noms sur les maillots avaient disparu pour laisser place à un sombre "Barcelone".
Maarten Demunster, un spectateur belge de 44 ans a refusé d'annuler son billet contrairement à ce que d'autres avaient fait.
"J'ai eu peur. Forcément. (...) mais ne pas venir, c'est exactement ce qu'ils veulent", a-t-il confié à l'AFP.
Lundi dans la soirée, une manifestation de la communauté musulmane contre le terrorisme est prévue à Barcelone.