Le Pakistan libère le cerveau présumé des attentats de Bombay, l'Inde furieuse

Zakiur Rehman Lakhvi, poing levé, en janvier 2015 à la sortie du tribunal à Islamabad.

Zakiur Rehman Lakhvi, poing levé, en janvier 2015 à la sortie du tribunal à Islamabad. . DR

Le Pakistan a libéré le cerveau présumé des attentats de Bombay, qui avaient fait 166 morts en 2008, déclenchant la fureur de Washington et Paris mais surtout celle de son voisin et rival indien qui y voit une "insulte aux victimes" des attaques.

Le 11/04/2015 à 11h10

Zakiur Rehman Lakhvi, âgé d'environ 55 ans et considéré par l'Inde comme le cerveau du raid sanglant contre plusieurs sites de Bombay, dont un hôtel de luxe, a été libéré sous caution entre jeudi soir et vendredi matin. Zakiur Rehman Lakhvi faisait partie des sept suspects inculpés et incarcérés depuis 2009 au Pakistan en liaison avec ces attaques.

Cette libération a été confirmée à l'AFP par un haut responsable de la Jamaat-ud-Dawa (JuD), une influente organisation islamiste pakistanaise soupçonnée par l'Inde d'être liée aux attentats de Bombay et qui défend Lakhvi. "Il a été libéré et se trouve dans un lieu que nous ne pouvons pas révéler pour raisons de sécurité", a ajouté ce responsable.

La libération sous caution de Lakhvi avait été ordonnée à plusieurs reprises ces derniers mois par la justice pakistanaise, au fil d'une saga politico-judiciaire qui pèse sur les relations entre le Pakistan et l'Inde. En décembre dernier, un tribunal pakistanais avait autorisé sa libération, mais les autorités locales avaient refusé de le relâcher. Après des pressions de l'Inde, la justice pakistanaise avait ensuite ordonné sa détention, puis sa libération, et à nouveau sa détention, dans une sorte de ping-pong judiciaire.

Par Driss Douad
Le 11/04/2015 à 11h10