C’est à la fin du mois d’octobre 2019 que des policiers du groupe "quartiers sensibles" de la sûreté territoriale de Paris (ST75) a mis sous les verrous un gang passé maître dans le recel d’objets volés.
Chez l’un des suspects, les policiers auraient mis la main sur un fichier indiquant "les prix de rachat des téléphones dérobés, selon les modèles et leur état" indique le quotidien qui précise que "les smartphones étaient ensuite débloqués, puis écoulés au Maroc en passant par des entreprises d'import-export".
Outre les smartphones qui, pour la plupart, valaient près de 600 euros, auraient aussi été découverts des flacons de parfum, des tablettes, des iPod, des portefeuilles Louis Vuitton, des montres et des bijoux de valeur, en quantité. Une saisie qui correspondrait à seulement 3 jours de vols pour un seul receleur.
Pour ébranler ce réseau, plusieurs mois de filature et d’écoutes téléphoniques auraient été nécessaires. In fine, quatre hommes soupçonnés d’être à la tête d’un réseau de plusieurs dizaines de voleurs pratiquant leurs larcins en Ile-de-France auraient été arrêtés.
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L’un d’eux, considéré comme le principal receleur depuis plus de cinq ans, aurait accumulé un butin de 180.000 euros en l’espace de 6 semaines seulement.
Le mode opératoire du principal receleur était particulièrement bien ficelé, explique la cheffe du groupe "quartiers sensibles" de la ST75 au Parisien, indiquant que celui-ci recevait une centaine d’appels par jour mais ne rencontrait jamais les voleurs qui travaillaient pour lui. Les transactions étaient gérées par son bras droit qui rencontrait les petites mains dans des bars où seuls entrent les habitués.
Par ailleurs, une source proche du dossier indique au journal que les petites mains en question sont pour la plupart des "sans-papiers" et "ne parlent pas français".
Une fois la marchandise récupérée, rachetée au tiers de sa valeur, elle était ensuite "convoyée frauduleusement par les salariés de plusieurs entreprises d'import-export, effectuant des trajets entre la France et le Maroc", où les objets étaient revendus sur le marché local près de la moitié du prix du neuf.
Ce sont des "mules" qui, au retour, transportaient avec elles l’argent liquide qui servait à rémunérer le réseau, dont les "transporteurs et les chefs", qui selon l'enquête ne sont pas domiciliés en France, et n'ont donc pas encore été interpellés.
En revanche, explique Le Parisien, "le receleur et son bras droit, ainsi que le centralisateur, tous âgés d'une trentaine d'années et Marocains, ont été placés en détention provisoire."
Quant au "banquier", celui qui recevait l’argent liquide avant de le redistribuer, ce serait un "jeune majeur", qui bénéficierait d'un visa étudiant.