"Je ne sais pas à quoi il pensait. Je ne lui ai pas parlé depuis plus d'un an. Mais c'était un bon garçon, très travailleur. Il ne parlait jamais de politique, juste de football et de pêche." Voilà comment Mohamed Elkhazzani, le père d'Ayoub, qui prend la parole pour la première fois, décrit son fils au journal britannique The Telegraph.
Agé de 63 ans, et vivant actuellement dans un quartier pauvre d'Algésiras, dans le sud de l'Espagne, où il travaille dans le recyclage des matériaux, Mohamed Elkhazzani est toujours sous le choc. La version de son fils, selon laquelle l’attaque n’avait rien de terroriste mais avait simplement pour objectif de lui permettre de "se nourrir", est selon lui, surprenante : "Des vols dans le train ? C'est très étrange", avait-il déclaré au journal avant d'éclater en sanglots.
Lui et son frère "s'habillaient comme des Afghans"
Concernant les antécédents d’Ayoub, arrêté deux fois à Madrid, en 2009, pour avoir vendu du haschich, son père dit que c’était "en petite quantité" et qu’"il n’était qu’un garçon à cette époque".
Mohamed raconte aussi que son fils avait été embauché, avec cinq autres jeunes Marocains de son quartier, pour travailler dans une société de télécom en France, "mais après un mois, ils ont juste été mis à la porte. Qu'est-ce qu'il était supposé faire? Qu'est-ce qu'il était supposé manger? Ce sont des criminels dans cette entreprise d'utiliser les personnes comme cela", s’est-il indigné.
Enfin, le Telegraph a également interrogé des voisins et des habitants du quartier d'El Saladillo à Algesiras, où la famille vit depuis 2007. Un jeune Marocain se souvient qu'Ayoub El Khazzani et son frère "s'habillaient comme des Afghans", mais qu'il "n'arrive pas à croire ce qu'il s'est passé" vendredi. Un autre jeune homme confie au journal britannique qu'il a "honte pour lui et pour notre quartier".