Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a perdu 1,53% à 84,89 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, s’est replié de 1,84% à 80,99 dollars.
Les prix du brut «ont continué de reculer par rapport à leurs sommets en six mois depuis la semaine dernière, après que les chiffres économiques de ce matin en provenance de Chine ont indiqué un malaise beaucoup plus profond dans l’économie chinoise», a commenté Michael Hewson, de CMC Markets.
La Chine étant le premier importateur mondial de brut, la santé de son économie est en effet un élément majeur de la demande de pétrole.
Les ventes au détail chinoises, principal indicateur de la consommation des ménages, ont progressé seulement de 2,5% sur un an le mois dernier.
Ce chiffre moins fort qu’attendu par les analystes est un nouveau signe d’une consommation atone dans le pays. La production industrielle a également ralenti en juillet (+3,7% sur un an), contre 4,4% un mois plus tôt.
Pour Phil Flynn de Price Futures Group, «certes les investisseurs ont adopté une attitude d’aversion au risque après la publication des données chinoises mais la Chine n’est pas la seule raison pour laquelle on a vu les cours baisser».
«Comme on sait que la Chine va stimuler son économie, ils vont avoir besoin de davantage de brut, et non pas moins», a assuré l’analyste.
Selon lui, la baisse des cours «a plus à avoir avec les propos de Fitch évoquant une possible dégradation des notes du système bancaire américain».
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Sur la chaîne financière CNBC, un analyste de la firme de notation a rappelé que fin juin, l’agence avait révisé négativement son avis sur la santé générale du secteur financier sans que cela ait été vraiment remarqué.
Mais si la note générale devait être abaissée, «cela conduirait à un recalibrage des baromètres financiers et se traduirait probablement par des dégradations de notes», y compris de grandes banques, a affirmé cet analyste, Chris Wolfe.
Le 9 août dernier, Moody’s avait par ailleurs déjà dégradé la note d’une dizaine de banques régionales.
«L’inquiétude aux Etats-Unis concernant la stabilité du système financier est ce qui a fait baisser le marché» mardi, a conclu M. Flynn.
Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, est reparti en hausse de plus de 16% à 40,00 euros le mégawattheure (MWh).
Les cours du gaz européen «augmentent à mesure que le risque de grève des travailleurs australiens du GNL (gaz naturel liquéfié) augmente», a expliqué Edward Moya, analyste chez Oanda.
La semaine dernière, les prix du gaz avaient déjà flambé à la suite d’un appel à la grève sur les plateformes offshore de gaz naturel liquéfié de Woodside dans l’Ouest australien.
«Si les pourparlers échouent, environ 10% des exportations mondiales de GNL seront menacées», affirme M. Moya.