Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné 1,15% à 83,16 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a avancé de 1,23% à 76,32 dollars.
«On est un peu inquiet de ce qui se passe en Russie et de leur politique de production», a indiqué John Kilduff d’Again Capital. «Le premier anniversaire de la guerre en Ukraine nous remet à l’esprit les risques de rupture d’approvisionnement», a-t-il rappelé.
Les deux références mondiales du brut profitent encore d’un élan amorcé jeudi, à la suite d’informations diffusées par la presse financière selon lesquelles la Russie réduira les exportations de pétrole de ses ports occidentaux de 25% par mois en mars par rapport à février.
Ces affirmations n’ont toutefois pas été confirmées par le ministère russe de l’Energie.
«Les ports occidentaux de Primorsk, Ust-Luga et Novorossiisk exportent environ 2,5 millions de barils par jour de brut», assurent les analystes de CBA. Une réduction de 25% impliquerait «une réduction des exportations de 625.000 barils par jour, soit 0,6% de l’offre mondiale de pétrole».
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Cette contraction dépasserait ainsi celle annoncée par le vice-Premier ministre russe chargé de l’Energie, Alexandre Novak, plus tôt en février, de 500.000 barils par jour.
Pour John Kilduff, moins qu’une réduction volontaire, la production russe pourrait être empêchée «par des difficultés à maintenir le système de production avec notamment des manques de pièces détachées».
Ces réductions sont «la réponse de la Russie aux sanctions occidentales», font valoir pour leur part les analystes de CBA.
L’Union européenne (UE) a interdit depuis le 5 décembre dernier l’importation de pétrole brut par voie maritime en provenance de Russie.
Cet embargo s’est étendu le 5 février dernier aux produits pétroliers raffinés russes. Avant le début de la guerre en Ukraine, plus de la moitié des importations de diesel de l’UE provenaient de Russie.
Quelque 821 millions de barils de brut ont été exportés de Russie depuis le début de la guerre, pour une valeur estimée à 64,7 milliards de dollars, selon un rapport de l’ONG Global Witness publié vendredi.