José Manuel Garcia-Margallo répondait au ministre en chef de Gibraltar, Fabian Picardo, qui avait déclaré mercredi: "Pas question, José! Tu ne mettras jamais les mains sur notre Rocher. Jamais."
"Les mains, non! Je planterai le drapeau. Et bien avant ce que croit Picardo", a rétorqué à la télévision publique le chef de la diplomatie espagnole, connu pour son franc-parler.
L'Espagne a formellement proposé mardi lors d'une réunion de la quatrième commission des Nations unies d'ouvrir des négociations avec le Royaume-Uni pour aboutir à une souveraineté partagée sur le territoire de 30.000 habitants, britannique depuis 1713, qu'elle revendique.
"L'Espagne a formellement invité le Royaume Uni à ouvrir des négociations pour atteindre un accord de sorte que les mandats découlant des traités de l'Union européenne puissent encore être appliqués à Gibraltar", avait indiqué l'ambassadeur espagnol aux Nations unies Roman Oyarzun à cette commission chargée des questions de décolonisation.
Il a ensuite proposé une souveraineté partagée qui "permettrait à Gibraltar de rester dans l'Union européenne", après le Brexit.
Madrid, dont la proposition de co-souveraineté avait déjà été rejetée en 2002 par un vote des Gibraltariens (près de 99% contre), est revenu à la charge après le référendum de juin 2016 au cours duquel les Britanniques ont voté pour quitter l'Union européenne.
"Il leur reste deux options: ou britannique hors de l'Union, ou hispano-britannique dans l'Union, avec tous les avantages", a déclaré José Manuel Garcia-Margallo.
L'économie florissante de Gibraltar, basée sur les services financiers, le tourisme et les jeux en ligne, dépend largement de son accès au marché unique européen.
La seule frontière terrestre entre Gibraltar et le reste de l'Union européenne, se situera en Espagne. Et elle est traversée tous les jours par de nombreux travailleurs espagnols employés sur le Rocher.
Lors d'une crise diplomatique en 2013, Madrid avait renforcé les contrôles à la frontière, provoquant d'immenses embouteillages et obligeant la Commission européenne à jouer les bons offices.