"Les autorités espagnoles ont pris les mesures opportunes pour réduire les désagréments que pourrait occasionner l'intensification de ces contrôles, grâce à l'installation de nouveaux systèmes technologiques et des renforts de personnel aux points où le passage est le plus intense", précise un communiqué du ministère espagnol de l'Intérieur.
Le ministère conseille cependant aux ressortissants de l'Union européenne, dont les papiers sont à présent systématiquement examinés à leur entrée et sortie de l'espace de libre-circulation, de se procurer des documents biométriques pour faciliter leur passage des postes-frontière, citant les principaux aéroports, le port d'Algésiras, face au Maroc, ou le poste de La Linea de la Concepcion, frontalier de Gibraltar.
La mesure entrée en vigueur vendredi aux frontières de tout l'espace Schengen, intervient dans un contexte de tensions autour du territoire que l'Espagne a cédé au Royaume-Uni en 1713 et réclame depuis des décennies.
La publication le 31 mars d'un document de travail de l'Union européenne sur les négociations quant à la sortie du Royaume-Uni précisant qu'aucun accord entre l'Union et le Royaume-Uni ne pourrait s'appliquer à Gibraltar sans l'accord de l'Espagne a en effet suscité de vives réactions côté britannique.
Les autorités de Gibraltar ont ainsi craint que Madrid, qui propose régulièrement une "co-souveraineté" du "Rocher" n'en profite pour renforcer sa mainmise. Les échanges de propos froids se sont succédé.
Les Gibraltariens, qui s'étaient prononcés massivement contre le Brexit en juin 2016, sont en revanche opposés à cette option qui leur aurait permis de conserver un passeport de l'Union européenne. Consultés sur le sujet en 2002, ils l'avaient rejeté à près de 99%.
Dans ce contexte, le gouvernement de Gibraltar a dénoncé mercredi un renforcement par l'Espagne des contrôles à la frontière qu'environ 10.000 travailleurs franchissent chaque jour, accusant Madrid de s'en servir comme d'une "arme politique".
D'importants embouteillages s'étaient alors formés, les automobilistes devant parfois attendre des heures avant de traverser la frontière. Toutefois, les autorités espagnoles n'ont confirmé aucun renforcement des contrôles ce jour-là.