Pretoria a raté une belle occasion de se taire. Au moment où l’ONU, et à travers elle toute la communauté des Nations, appelle au respect de la volonté du peuple algérien, elle a botté en touche en exprimant, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Lindiwe Sisulu, ses «regrets» suite au départ du timonier d’Alger, Abdelaziz Bouteflika.
«Nous regrettons qu’un homme comme Bouteflika ait été poussé à démissionner», s’est émue la cheffe de la diplomatie sud-africaine, en formulant ce souhait (tardif!) que le satrape d’Alger «aurait pu démissionner dans des circonstances plus généreuses».
En versant des «larmes» crocodilesques sur le départ précipité de Bouteflika, Pretoria se met au travers de la volonté du peuple algérien frère, qui a payé cher vingt ans de règne absolutiste de ce dictateur, comptable avec les suppôts d’un régime politiquement illégitime et économiquement prédateur, de la dilapidation de 1000 milliards de dollars.
Venant de Pretoria, qui prétend hypocritement défendre «le droit des peuples à l’autodétermination», cela va de soi tellement le régime sud-africain actuel est compromis dans le soutien des Bokassa-gueule-de-loup, au détriment de cette Afrique des peuples appelées des voeux et luttes communs.
Mais passons, car la sortie de Pretoria comporte aussi une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie, pour ne citer que ce pays. De quel droit se permet-elle de mépriser la volonté de ce brave peuple, dont le seul «délit» est de revendiquer pacifiquement le départ de la mafia algérienne et l’émergence d’une nouvelle république espérée démocratique et populaire?
Le peuple algérien a été on ne peut clair et ferme en décriant, lors de ses marches millionnièmes qui se déroulent depuis le vendredi 22 février dernier, toute ingérence étrangère dans ses propres affaires.
Et dire que Pretoria se bat pour ce soi-disant "droit du peuple sahraoui à l'autodétermination"...