L'appareil, un modèle Global Hawk (du fabricant américain Northrop Grumman), a été abattu "aux premières heures de la journée", au-dessus de la province côtière d'Hormozgan, dans le sud de l'Iran, selon un communiqué des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.
Il a été abattu par un "missile" de la force aérospatiale des Gardiens, au large de la côte face au mont Mobarak, "après avoir violé l'espace aérien iranien", a ajouté le texte, sans d'autres détails.
Cette annonce a été suivie d'une sérieuse mise en garde.
La violation des frontières de la République islamique d'Iran est la "ligne rouge" à ne pas franchir, a prévenu quelques heures plus tard le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens.
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"Notre réaction est, et sera, catégorique et absolue", a-t-il tonné, cité par l'agence de presse Tasnim.
Selon la télévision d'Etat iranienne, cette zone se trouve dans la région du port de Jask (sur la mer d'Oman). Aucune image de l'appareil détruit n'a été publiée par les médias iraniens pour l'instant.
L'incident survient dans un contexte de tensions exacerbées entre l'Iran et les Etats-Unis. La province d'Hormozgan borde le détroit d'Ormuz, point de passage stratégique pour l'approvisionnement mondial de pétrole.
L'armée américaine a intensifié mercredi ses accusations contre l'Iran, qu'elle tient responsable de l'attaque des deux tankers touchés par des explosions le 13 juin en mer d'Oman.
Téhéran a nié toute implication dans ces attaques, laissant plutôt entendre qu'il pourrait s'agir d'un coup monté des Etats-Unis pour justifier le recours à la force contre la République islamique.
En dépit des affirmations répétées de responsables américains et iraniens selon lesquelles leur pays respectif ne cherche pas la guerre, l'escalade récente fait craindre qu'une étincelle ne mette le feu aux poudres.
Hier, mercredi, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a estimé que "le risque de guerre dans le Golfe" n'était "pas écarté". Paris et Berlin ont appelé à la "désescalade" via un dialogue avec toutes les parties.
Les tensions vont croissant entre la République islamique et les Etats-Unis depuis que le président américain a décidé en mai 2018 de retirer son pays de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et de rétablir de lourdes sanctions contre Téhéran.
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La tension a encore gravi un échelon avec les attaques du 13 juin d'origine toujours inconnue contre deux navires-citernes en mer d'Oman, présentant des similitudes avec les actes de sabotage ayant endommagé un mois plus tôt quatre navires à l'entrée du Golfe, et pour lesquelles Washington accuse aussi l'Iran, qui dément toute implication.
L'explosion survenue à bord du tanker japonais Kokuka Courageous, l'un des deux navires attaqués le 13 juin, a été provoquée par une mine-ventouse "semblable à celles utilisées par l'Iran", a affirmé mercredi un commandant américain du Naval Central Command (NAVCENT).
De son côté, selon l'armateur du navire, l'équipage du cargo japonais a indiqué avoir repéré un engin volant non identifié qui avait tenté une première fois d'attaquer le navire, avant de revenir trois heures plus tard et de le frapper, provoquant un trou dans la coque et un incendie.
Le général Amir Hatami, ministre de la Défense iranien, a rejeté "catégoriquement" les accusations américaines, les jugeant infondées.
Ce jeudi 20 juin, les cours du pétrole semblent réagir aux dernières tensions, avec un prix du baril WTI pour livraison en juillet en hausse de 2,57% à 55,14 dollars vers 08H15 GMT, tandis que celui du Brent pour livraison en août gagnait 2,43% à 63,32 dollars.