"Il n'y a pas d'autre conclusion que celle selon laquelle l'État russe est coupable de la tentative de meurtre" ayant visé Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, a déclaré la dirigeante devant le parlement britannique.
"Cela constitue un usage illégal de la force par l'État russe contre le Royaume-Uni", a ajouté Theresa May, qui s'exprimait après l'expiration, mardi à minuit, d'un ultimatum qu'elle avait fixé à la Russie pour fournir des explications sur l'empoisonnement, survenu le 4 mars à Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre).
"Il était juste d'offrir à la Russie l'opportunité de fournir une explication mais sa réaction trahit un mépris total pour la gravité de ces événements", a-t-elle dit, insistant: "Ils n'ont fourni aucune explication crédible".
"Au lieu de cela, ils ont traité l'utilisation d'un agent neurotoxique militaire en Europe avec sarcasme, mépris et défiance", a ajouté la Première ministre.
En représailles, Theresa May a annoncé une série de sanctions à l'encontre de la Russie, à commencer par l'expulsion de 23 diplomates russes, dont le Royaume-Uni considère, a-t-elle ajouté, qu'ils sont en fait "des agents du renseignement non déclarés".
"Ils ont une semaine pour partir", a précisé Mme May.
La Russie disposait jusqu'ici de 59 diplomates accrédités au Royaume-Uni.
Soulignant la gravité de l'affaire, elle a rappelé qu'après la mort de l'ancien agent secret russe, empoisonné au polonium-210, en 2006, quatre diplomates russes avaient été expulsés.
La Première ministre britannique a également estimé qu'à la suite de "cet acte épouvantable" contre le Royaume-Uni, la relation entre les deux pays ne pouvait "pas être la même" qu'auparavant.
"Nous allons donc suspendre tous les contacts bilatéraux de haut niveau prévus entre le Royaume-Uni et la Russie", a-t-elle dit, précisant que cela incluait "la révocation de l'invitation faite au ministre des Affaires étrangères (Sergueï Lavrov) de visiter" le Royaume-Uni. Mais aussi, a-t-elle poursuivi, "la confirmation qu'il n'y aura pas de participation des ministres - ou des membres de la famille royale - à la Coupe du monde de football cet été en Russie".
Evoquant Vladimir Poutine, Theresa May a dit regretter "la voie" suivie par le président russe en matière diplomatique.
"Beaucoup d'entre nous ont tourné leurs regards avec espoir vers la Russie post-soviétique. Nous voulions une meilleure relation et il est tragique que le président Poutine ait choisi de suivre cette voie", a-t-elle dit.
Retrouvés inconscients le 4 mars sur un banc à Salisbury Sergueï Skripal et sa fille ont été hospitalisés dans un état "critique", après avoir été victimes d'une tentative de meurtre, selon les autorités britanniques. Un policier, intervenu sur place, se trouve lui dans un état grave.