Masood, né le 25 décembre 1964 dans le Kent (sud-est de l'Angleterre), vivait depuis peu dans les West Midlands (centre) et "ne faisait l'objet d'aucune enquête en cours", a indiqué jeudi Scotland Yard. "Les services de renseignement ne possédaient pas d'éléments sur son intention de mener une attaque terroriste".
Des centaines de personnes se sont réunies jeudi soir à Trafalgar Square, place emblématique du centre de la capitale du Royaume-Uni, pour une veillée en hommage aux victimes. "Les Londoniens ne se laisseront pas intimider par le terrorisme", a promis à cette occasion le maire de la ville Sadiq Khan.
Des messages, des drapeaux et des fleurs ont été apportés par la foule sur la place étroitement surveillée par la police. Des gens ont présenté leurs condoléances aux policiers qui ont perdu un collègue dans l'attentat.
Présent avec un groupe d'une dizaine de personnes, Naveed Mirza, 20 ans, a déclaré à l'AFP avoir voulu exprimer sa solidarité avec "les familles et amis des victimes". "Nous sommes venus dire que, en tant que musulmans, nous condamnons sans équivoque tous les actes violents survenus hier", a déclaré le jeune étudiant en droit.
Mercredi, Khalid Masood a lancé sa voiture de location contre la foule sur le pont de Westminster, face à Big Ben, tuant deux personnes -un Américain d'une cinquantaine d'années et une Britannique d'origine espagnole de 43 ans- et en blessant plusieurs dizaines.
L'assaillant a ensuite poignardé à mort un policier après avoir réussi à entrer dans la cour du Parlement. Il a alors été abattu par la police.
Un homme de 75 ans est décédé jeudi des suites de ses blessures, ce qui porte le bilan à quatre morts.
"L'auteur de l'attaque (...) à Londres est un soldat du groupe Etat Islamique (EI) et l'opération a été menée en réponse à l'appel (des jihadistes) à frapper les pays de la coalition" internationale antijihadiste menée par les Etats-Unis, qui intervient militairement en Syrie et en Irak, a affirmé Amaq, l'agence de propagande de l'EI.
C'est la première attaque sur le sol britannique revendiquée par ce groupe extrémiste.
Après l'attentat, la police britannique a arrêté huit personnes âgées de 21 à 58 ans en six endroits différents, sept à Birmingham (centre de l'Angleterre) et une à Londres.
Ces personnes, cinq hommes et trois femmes, sont toutes soupçonnées de préparer des actes terroristes, a indiqué la police.
Les policiers ont également mené des opérations à Brighton (sud) et dans le Carmarthenshire, un comté du sud du pays de Galles.
Masood, connu sous divers pseudonymes, avait été condamné à plusieurs reprises dans le passé pour agressions, possession d'armes et trouble à l'ordre public, des faits commis entre 1983 et 2003, a indiqué Scotland Yard. Sa dernière condamnation était intervenue en décembre 2003 après son arrestation en possession d'un couteau.
"Il y a quelques années, il a fait l'objet d'une enquête du MI5", le service britannique de renseignement intérieur, en lien avec "l'extrémisme violent", a déclaré la Première ministre Theresa May devant le Parlement, ajoutant qu'il était alors "un personnage périphérique" dans l'enquête.
Commise un an jour pour jour après les attentats jihadistes de Bruxelles qui avaient fait 32 morts, l'attaque de Londres rappelle celles de Nice (France, 86 morts) et Berlin (12 morts), toutes deux revendiquées en 2016 par l'EI et déjà perpétrées en lançant un véhicule contre la foule.
La Chambre des Communes, au grand complet, a observé une minute de silence jeudi matin avant de reprendre ses travaux.
"Nous n'avons pas peur", a lancé Theresa May en s'adressant aux députés, rendant hommage au policier tué, un "héros". Elle a par ailleurs souligné que l'attentat ne remettait pas en cause le déclenchement du Brexit, prévu mercredi.
La station de métro de Westminter, près du Parlement, coeur politique et touristique de la capitale, a été rouverte, de même que le pont de Westminster.
Parmi les blessés, 29, dont de nombreux touristes, ont été hospitalisés. Parmi eux figurent trois lycéens français qui étaient en voyage scolaire.
C'est l'attaque la plus meurtrière au Royaume-Uni depuis les attentats-suicides du 7 juillet 2005, revendiqués par des sympathisants d'Al-Qaïda, qui avaient fait 56 morts dans les transports en commun londoniens.
Selon Scotland Yard, les services de sécurité britanniques ont déjoué 13 tentatives d'attentats depuis juin 2013 au Royaume-Uni, où le niveau d'alerte antiterroriste reste fixé à quatre sur une échelle de cinq.