Un communiqué a confirmé lundi soir cette nomination annoncée quelques heures plus tôt par les médias américains. Ces derniers spéculaient depuis des semaines sur le rôle que le jeune homme d'affaires, 36 ans ce mardi, aurait à la Maison Blanche, tant son influence n'a cessé de croître ces derniers mois.
Jared Kushner, qui a renoncé à tout salaire pour la durée de ce poste, "a été un atout formidable et un conseiller de confiance pendant toute la campagne et la période de transition et je suis fier de l'avoir dans un rôle clé de mon Administration", a déclaré Donald Trump, qui participera mercredi à sa première conférence de presse depuis son élection.Kushner, qui n'avait aucune expérience politique avant de devenir le cerveau de la campagne de son beau-père, est le benjamin de la liste des personnes nommées par Donald Trump pour l'aider à diriger les Etats-Unis.
Lui qui a toujours travaillé dans l'ombre devra oeuvrer "en étroite collaboration" avec le très controversé Steve Bannon, conseiller en stratégie et figure de "l'alt-right" proche des nationalistes, et de Reince Priebus, secrétaire général de la Maison Blanche.
Selon certains commentateurs, ce télégénique entrepreneur pourrait même être au-dessus de Bannon et Priebus: tout président a "une ou deux personnes auxquelles il fait intuitivement et structurellement confiance. Jared pourrait bien être cette personne", confiait ainsi récemment l'ex-secrétaire d'Etat Henry Kissinger, qui connaît bien Trump, au magazine Forbes
- Ils passeront tous -
Si Kushner n'aura pas à passer sous les fourches Caudines du Congrès pour voir sa nomination validée, les membres de la future Administration Trump, eux,devront obtenir le feu vert des congressistes, et notamment des sénateurs, qui commenceront leurs auditions ce mardi.
Parmi les premiers à être entendus, figurent Jeff Sessions, un républicain ultra-conservateur que Donald Trump veut nommer ministre de la Justice, et l'ancien général John Kelly, qui devrait diriger le département à la Sécurité intérieure. Rex Tillerson, le futur secrétaire d'Etat, lui, sera auditionné à partir de mercredi.
En tout cas, lundi, Donald Trump s'est montré confiant dans le fait que tous les membres choisis pour son cabinet seront confirmés à leur poste par le Sénat: "Je pense qu'ils passeront tous", a-t-il promis.
- Fidélité à toute épreuve -
La nomination de Kushner, riche président de l'entreprise immobilière Kushner Companies, risque d'alimenter les critiques sur la brochette des très fortunés conseillers qui entourent le prochain président, élu, en partie sur la promesse de se faire le porte-parole des perdants de la mondialisation.
Elle pourrait aussi renforcer les soupçons de conflits d'intérêt et de népotisme.
Ceprndant, les avocats de Kushner estiment que les lois fédérales anti-népotisme, qui interdisent aux responsables des agences fédérales d'engager des membres de leur famille, ne valent pas dans son cas car la Maison Blanche n'est pas une agence, selon le New York Times.Concernant les conflits d'intérêt du jeune homme, une avocate recrutée par Kushner avait indiqué, lundi dans un communiqué, qu'il "quitterait ses fonctions" à Kushner Companies, procéderait à des "désinvestissements substantiels" et resterait à l'écart des questions ayant "un effet direct et prévisible" sur ses intérêts financiers.
Pendant la campagne, Kushner a séduit son beau-père par une fidélité à toute épreuve. Kushner qui, contrairement à Donald Trump, ne tweete jamais et laisse à sa femme Ivanka le soin de promouvoir leur très télégénique famille sur Instagram, s'est même hissé au rang de chef d'orchestre en assurant avec succès la promotion du candidat républicain sur les réseaux sociaux.
Depuis l'élection, le gendre est devenu incontournable sur de nombreux dossiers: l'équipe de transition de Trump a ainsi demandé à l'Administration Obama de passer par lui pour toute question de politique étrangère qui mériterait l'attention du nouveau président, selon les médias américains.
Donald Trump indiquait récemment que Kushner, à l'origine de son discours de campagne sur Israël, pourrait l'aider à "être celui qui fera la paix entre Israël et les Palestiniens".