Le carnage mené par Omar Seddique Mateen a provoqué la mort de quarante-neuf personnes dans une boîte de nuit homosexuelle en vogue d'Orlando, une ville touristique de Floride réputée mondialement pour ses parcs d'attraction.
L'attentat, qui a fait aussi cinquante-trois blessés et le tueur, un Américain d'origine afghane né à New York il y a 29 ans, a provoqué une onde de choc et d'indignation dans le monde. Les témoins ont décrit des scènes de "chaos" et d'horreur.
"Il semble que le tireur ait été inspiré par diverses sources d'informations extrémistes sur Internet", a affirmé lundi le président Barack Obama, tout en soulignant qu'il n'y a "pas de preuves claires indiquant qu'il était dirigé depuis l'extérieur" ni "de preuves directes indiquant qu'il faisait partie d'un complot plus vaste".
"Il a annoncé son allégeance à l'EI à la dernière minute mais il n'existe pas de preuve à ce stade qu'il ait été dirigé par lui", a insisté le président.
Le tueur, employé dans une société de sécurité, a attaqué le Pulse dimanche vers 02H00 (06H00 GMT) avec un fusil d'assaut et une arme de poing. Après avoir abattu plusieurs personnes, il s'est retranché dans les toilettes avec des otages et a appelé les services d'urgence pour revendiquer son "allégeance" à Daech.
Le déroulement n'est pas sans rappeler celui de l'attentat du Bataclan, à Paris, le 13 novembre, avec une prise d'otages conclue par un assaut.
"Quand la situation a semblé stabilisée et le suspect barricadé dans les toilettes, nos négociateurs lui ont parlé et il n'y a pas eu de tirs à ce moment-là", a déclaré le chef de la police de d'Orlando John Mina, décrivant un assaillant calme quand il parlait au téléphone avec les forces de l'ordre.
Interrogé sur d'éventuelles victimes atteintes par les balles de la police, John Mina a répondu que l'enquête le déterminerait: "Huit ou neuf de nos agents du SWAT (ndlr, les unités d'élite) ont ouvert le feu. Ils étaient contre un mur et on leur tirait dessus", a précisé le chef de la police.
Omar Mateen était suivi par le FBI qui l'avait interrogé à plusieurs reprises, en 2013 et 2014, pour "d'éventuels liens avec des terroristes". Mais ces enquêtes avaient été classées sans suite.
Selon le ministère de l'Intérieur saoudien, le tueur a effectué à deux reprises la Omra, petit pèlerinage, à La Mecque en 2011 et 2012. La chaîne CNN a aussi affirmé qu'il s'était rendu aux Emirats Arabes unis.
Sa famille, elle, lui reconnaît bien des travers mais jure que son acte n'était en rien lié à la religion, y voyant plutôt des motifs homophobes. Evoquant un passé marqué par les violences conjugales, son ex-compagne ne l'avait jamais entendu soutenir le terrorisme.
Daech a confirmé lundi sur sa radio la revendication du massacre d'Orlando.
Laissé libre, sans antécédents judiciaires, Omar Mateen disposait de deux permis de port d'armes et a pu acheter en toute légalité, quelques jours avant l'attaque, une arme de poing et une arme longue.
"Si le FBI vous surveille pour liens terroristes présumés, vous ne devriez pas être en mesure d'acheter une arme à feu, un point c'est tout", s'est insurgée la candidate démocrate à la Maison Blanche, Hillary Clinton, alors que la tuerie a relancé le sujet récurrent de la réglementation sur les armes aux Etats-Unis.
Cette fusillade, la pire de l'histoire du pays, a déclenché une vague d'émotions et d'hommages à travers le monde. Des dirigeants ont exprimé leur "solidarité", certains s'adressant à la communauté LGBT. Le pape François a exprimé son "exécration" face à la "haine insensée" du tireur.
En Floride, les autorités ont commencé à rendre publics les noms des personnes tuées, au fur et à mesure de leur identification et seulement après que les proches ont été prévenus. Parmi les victimes, âgées de 19 à 50 ans, de nombreux noms à consonance hispanique.
Le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, a semblé déterminé à exploiter cet attentat pour se forger une image d'homme à poigne. Il a estimé que cela donnait raison à sa proposition choc d'interdire aux musulmans d'entrer aux Etats-Unis.
"Quand je serai élu, je suspendrai l'immigration en provenance de régions du monde ayant un passé avéré de terrorisme contre les Etats-Unis, l'Europe ou nos alliés", a-t-il proposé lundi.
Hillary Clinton, elle, a estimé que les Etats-Unis devaient "s'attaquer à ce problème de l'auto-radicalisation", affirmant que si elle est élue, elle mettra davantage de moyens et créera "une équipe pour détecter et prévenir les attaques de loups solitaires".