Dans les colonnes du journal L’Authentique, «la dernière offensive diplomatique du roi d’Arabie Saoudite sur le président Ould Abdel Aziz a finalement porté ses fruits!». La publication parle même d’une question de quelques jours pour l’envoi des premiers contingents, «la situation, sur place, relevant de l’urgence». Le journal souligne aussi l’hésitation du président Ould Abdel Aziz.
Le Chef de l’Etat, qui avait donné son accord de principe pour une telle perspective, avait trouvé les moyens de faire patienter les Saoudiens. Le support se permet même une comparaison dans les délais de réactivité entre les gouvernements mauritanien et sénégalais, sollicités quasiment au même moment par les autorités saoudiennes. «Alors que Nouakchott prenait son temps à réfléchir sur la question après qu’elle a donné son aval, le Sénégal, lui, a pris le taureau par les cornes en tenant promesse, affectant 2.000 de ses soldats auprès des forces saoudiennes. Une décision qui, d’emblée, a porté ses fruits», explique-t-on dans les colonnes du quotidien mauritanien.
Le journal pousse le bouchon un peu plus loin. «Outre le fait que le contingent sénégalais a été entièrement destiné à la sécurité des Lieux Saints, donc installé loin de la ligne de front, d’aucuns ont constaté la nouvelle chaleur des relations entre le Sénégal et l’Arabie saoudite, avec tout ce que cela implique comme aide au développement de Ryad vers Dakar», plaide la publication.
Ce serait alors face à une guerre qui perdure et dont l’issue reste encore floue, face à des troupes au moral particulièrement écorné et suite au désistement de quelque 10.000 soldats saoudiens qui ont fui leurs bases militaires dans des régions frontalières, que le gouvernement saoudien a relancé la Mauritanie. «C’est dire que la place des soldats mauritaniens serait sur les lignes de combat. Tel serait donc l’objet principal des dernières discussions entre le Roi d’Arabie saoudite et le président Ould Abdel Aziz», conclut-on dans les lignes de l’Authentique.
Maintenant que la décision d’entrée en guerre est actée auprès de Nouakchott, le journal laisse entrouverte plusieurs questions : «Il s’agit de connaître combien de temps ces forces resteront sur le front et combien reviendront de cette fournaise».