La majorité pro-gouvernementale et l’opposition ont du mal à accorder leurs violons. Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a appelé l’opposition à un dialogue politique inclusif. Un appel qui apparaît comme une véritable arlésienne aux yeux des Mauritaniens après plusieurs tentatives manquées.
En effet, toutes les tentattves de concertation entre le pouvoir et le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU-partis politiques, Organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes), principale composante de l’opposition, se sont soldées par des échecs en 2014 et 2015.
Tout se passe comme si le dialogue politique n’est pas inscrit dans la culture du pays au million de poètes. Un constat en dépit duquel le pouvoir entend persévérer sa volonté de dialogue. «Le gouvernement s’est attelé à concrétiser l’attachement du président de la République à promouvoir un climat d’entente nationale et d’ouverture politique permanente», a ainsi souligné Ould Hademine.
Dans cette optique, plusieurs rencontres préliminaires ont été organisées avec l’opposition. Des Assises préparatoires au dialogue national inclusif ont été tenues en septembre dernier et ont abouti à l’adoption d’un document touchant à toutes les questions d’intérêt national.
Elles ont appelé à «la tenue effective d’une concertation nationale dans les plus brefs délais et sans conditions préalables».
En fait, les rencontres préliminaires dont parle le Premier ministre mauritanien, tenues du 7 au 11 septembre, ont été boycottées par la quasi-totalité des composantes de l’opposition.
Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a réitéré son appel au dialogue dans un message à la nation prononcée à l’occasion de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance nationale fin novembre 2015. "Je tiens à réaffirmer notre attachement au dialogue comme mode de dépassement de la contradiction politique, dans l’objectif de bâtir la patrie."
"J’appelle tous les acteurs politiques, toutes les organisations de la société civile, les oulémas, les leaders d’opinion, à entreprendre la vulgarisation de la culture du dialogue et de l’ouverture sur toutes les tendances et sensibilités nationales", a t-il souligné.
Pour entrer dans un processus de dialogue avec le pouvoir, le FNDU exige une réponse écrite à un chapelet de mesures préalables «de nature à restaurer la confiance: la libération des détenus d’opinion, la déclaration de patrimoine du président de la République, le principe d’une réforme des forces armées et de sécurité, la révision à la baisse des prix des denrées de base…. ».