On ne l’entend que rarement depuis son départ du pouvoir. Il aura fallu une interview dans un média sénégalais pour que la presse mauritanienne braque tous ses projecteurs ce mercredi matin sur l’ancien président Ely Oud Mohamed Vall, de passage à Dakar.
Le journal "Le Calame", en l’occurrence, reprend des accusations de l’ex-chef d’Etat à l’encontre du régime en place. «Le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz est un système de gabegie», peut-on lire dans les colonnes de la publication. Pis, le pouvoir actuel aurait vendu «plusieurs domaines et établissements publics comme les abords de l’école de police de Nouakchott, du stade olympique et l’ancien siège de la fanfare militaire pour en faire des boutiques et des marchés», reprend la publication. Le titre conclut que «selon Ely Oud Mohamed Vall, l’Etat ne dispose plus que de peu de domaines publics».
D’autres révélations sont mises en avant. Il s’agit par exemple des circonstances d’attribution du projet de la ceinture verte de Nouakchott «qui se serait transformé en une partie du marché du nouvel aéroport et a été adjugé à un homme d’affaires proche du président Mohamed Ould Abdel Aziz», indique le journal.
L’ancien président, qui a conduit la transition de 2007, déplore que de vieilles écoles datant de l’époque coloniale soient mises en vente. Ould Mohamed Vall accuse le régime de Mohamed Oud Abdel Aziz de donner les terrains aux emplacements stratégiques, à ses proches et à sa clientèle politique.
Cette sortie n’a pourtant rien d’inédit. «Depuis quelque temps, le président Ely Ould Mohamed Vall multiplie les sorties critiques à l'égard du régime qui gouverne la Mauritanie depuis un certain 6 août 2008, lorsque Mohamed Ould Abdel Aziz répliqua à sa destitution en tant que chef du cabinet militaire du président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, par un coup d’Etat qui a remis en cause un processus démocratique qui vient de sortir le pays d’une crise constitutionnelle», rappelle-t-on sur les pages de "mauritanies1.mr". Et le journal d'ajouter que «le chef du Comité militaire pour la démocratie et la justice n’est pas tendre avec son cousin de président qu’il n’a jamais considéré que comme un rebelle dont les agissements ont mis le pays en péril». Ould Mohamed Vall ne compte pas s’en arrêter là dans sa série de déballages.
