Les journalistes tunisiens sont montés au créneau. Ils s'opposent fermement à la visite dans leur pays du prince héritier d’Arabie saoudite Mohamed ben Salmane. La corporation les représentant, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), vient de saisir le président de la République Béji Caîd Essebsi, en lui adressant une lettre ouverte en ce sens.
«Mohamed ben Salmane est un véritable danger pour la paix et la sécurité dans le monde. Il est l’ennemi de la liberté d’expression», tonne le SNJT dans sa missive, qualifiant cette visite de «provocante» et constituant une «violation criante des principes de la Révolution de 2011».
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Le syndicat dont la lettre est signée par son secrétaire général, Soukeina Abdessamad, fait part de sa suprise quant à la visite de MBS intervenant un mois après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dans lequel le prince héritier saoudien est impliqué selon la CIA.
La conseiller auprès de la présidence de la République, Noureddine Ben Ticha adopte un autre son de cloche. "Le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane, est le bienvenu en Tunisie, à l’instar des autres dirigeants arabes", a-t-il déclaré à l’agence TAP, ajoutant que "le président de la République a, depuis son accession à la magistrature suprême, œuvré à la consolidation des relations bilatérales avec les pays frères et amis".
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MBS effectue depuis jeudi dernier une visite dans "des pays arabes frères", sur instructions du roi Salmane Ben Abdelaziz al-Saoud, selon un communiqué du Cabinet royal diffusé le jour même. Le Maroc ne serait pas concerné par la tournée de MBS.