"Mon fils n'a jamais été un terroriste. Jamais il a fait la prière et il boit. Et sous l'effet de l'alcool et du cannabis, voilà où on arrive", a-t-il témoigné à l'issue de sa garde à vue.
Ziyed Ben Belgacem, un Français d'origine tunisienne de 39 ans, braqueur multirécidiviste signalé comme radicalisé en prison, s'est attaqué samedi à une militaire de l'opération Sentinelle en se disant prêt à "mourir" au nom d'Allah, au terme d'un "parcours violent et destructeur" à travers la banlieue parisienne, selon le procureur de Paris.
Le père de Ziyed Ben Belgacem, ainsi que son frère, s'étaient présentés d'eux-mêmes au commissariat samedi en fin de matinée, après avoir été contactés par l'agresseur qui venait de tirer sur des policiers lors d'un contrôle routier au nord de Paris, une heure et demie avant l'attaque d'Orly.
"Il me téléphone à sept ou huit heures du matin. Il était énervé à l'extrême, même sa mère n'arrivait pas à le comprendre. Il me dit "Voilà papa, je te demande pardon, j'ai fait une connerie avec un gendarme"... Je lui ai dis non, moi je ne donne pas mon pardon parce que tu as touché à un gendarme", a relaté le père de l'assaillant.
Il tente de savoir où est son fils, pour venir le voir, mais Ziyed Ben Belgacem répond seulement qu'il "est sur l'autoroute" avant de mettre fin à la conversation et foncer vers la banlieue sud, où il volera une voiture avant d'aller à Orly.
Inquiet, le père explique alors s'être rendu au commissariat, où il a été placé quelques heures en garde à vue. Egalement venus d'eux-mêmes à la police samedi, un frère et un cousin de l'assaillant étaient toujours entendus par la police dimanche matin.
"Lorsque j'arrive au commissariat c'est là où j'ai trouvé que la police avait fait son travail. Ils ne m'ont pas dit directement qu'il était décédé. C'est un choc, mais qu'est-ce que vous voulez ? C'est la fréquentation et la drogue... En fin de compte, c'est moi qui paye", a ajouté le père de Ziyed Ben Belgacem.