A Damasak, "des corps ont été trouvés dans les maisons, des rues, et encore davantage dans la rivière Damasak dont le lit est à sec", a indiqué un habitant. Les victimes, découvertes jeudi, ont été enterrées dans une vingtaine de fosses communes pendant le week-end, a-t-il précisé. Le bilan pourrait s'élever à plus de 400 morts tandis que le gouvernement de l'Etat de Borno a parlé de "centaines" de cadavres.
Des soldats venus du Tchad et du Niger avaient reconquis le 9 mars dernier la ville de Damasak des mains de Boko Haram, que ce dernier occupait depuis novembre dernier. Quelque 200 rebelles avaient été tués, ainsi que 10 soldats lors de cette reprise de la ville, selon une source sécuritaire tchadienne.
Une cinquantaine de soldats tués
Malgré plusieurs victoires militaires contre lui, le groupe islamiste a montré qu'il gardait un fort pouvoir de nuisance, tuant samedi plus d'une cinquantaine de soldats au Niger, après avoir vraisemblablement abattu la veille 21 villageois au Nigéria. Samedi à l'aube, Boko Haram a mené sur un camp militaire nigérien du lac Tchad une attaque parmi les plus meurtrières infligées à la coalition active depuis quatre mois et composée du Tchad, du Niger, du Nigéria, du Cameroun et du Bénin.
Aucune attaque importante n'avait été recensée depuis plus d'un mois au Niger. Vendredi, en parallèle, des combattants présumés de Boko Haram, déguisés en soldats, ont abattu 21 déplacés qui tentaient de regagner leur village dans le nord-est du Nigeria pour y chercher de la nourriture. Au total, l'insurrection islamiste et sa répression par l'armée nigériane ont fait plus de 15.000 morts depuis 2009, selon l'ONU. Plus d'un million et demi de personnes ont aussi été obligées de fuir leur domicile. Le président élu du Nigéria, Muhammadu Buhari, qui doit être investi le 29 mai, a promis, lundi, de traiter les éléments Boko Haram comme "des terroristes" parce qu'ils ne sont "qu'un faux groupe religieux".