Tout juste investi, le nouveau président français Emmanuel Macron a nommé lundi 15 mai son Premier ministre. C'est Edouard Philippe, 46 ans, un élu de la droite modérée, membre du parti Les Républicains (LR) et proche de l'ancien Premier ministre Alain Juppé.
Le choix de ce député de 46 ans, hors du parti présidentiel République en Marche, reflète la volonté affichée de rassemblement du jeune centriste pro-européen, qui doit attirer une partie de la droite pour obtenir une majorité à l'Assemblée nationale en juin, condition clef pour mener ses réformes libérales et sociales.
Peu connu du grand public, le nouveau locataire de Matignon a déjà franchi par le passé les lignes politiques traditionnelles: maire du parti de droite Les Républicains (LR) de la ville du Havre (nord-ouest), proche de l'ancien Premier ministre Alain Juppé, il a milité dans sa jeunesse pour le socialiste Michel Rocard et sa ligne sociale-démocrate, avant de rejoindre les rangs de la droite.
"A priori il coche les cases: pour Macron, c'est un homme de droite, qui lui permet de donner une preuve de plus à son discours du réunissons les meilleurs pour gouverner", analyse Chloé Morin, du centre de réflexion Fondation Jean Jaurès. La nomination d’Édouard Philippe est "une bonne opération, ça casse la droite", a assuré à l'AFP une source proche d'Emmanuel Macron.
La composition du nouveau gouvernement français, a priori attendue mardi, sera un autre test de la recomposition politique promise par Emmanuel Macron, élu sur un projet "ni de gauche ni de droite" au terme d'une campagne qui a révélé des profondes fractures dans le pays.
Dans son premier discours officiel, le plus jeune président de l'histoire de France a promis dimanche de "rassembler et réconcilier" les Français. Dans soirée, il a souhaité "que la mondialisation et l'ouverture de notre pays profitent à chacun". Autre priorité affichée: l'Europe, qui pour le nouveau chef de l'Etat "sera refondée et relancée car elle nous protège", a-t-il dit. Pour son premier déplacement à l'étranger, Macron va s'entretenir avec la chancelière Angela Merkel, elle-même confortée par une victoire électorale de poids dimanche, avant les législatives allemandes de septembre.