Intervenant dans le cadre d’une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU consacrée à la question des femmes, de la paix et de la sécurité, Omar Hilale a relevé que la participation des femmes aux processus de négociation augmente les chances de résolutions des conflits et la durabilité de la paix et des accords de paix.
Ce constat, a-t-il dit, a été confirmé par une étude mondiale menée par l’ONU-Femmes en 2015, qui a montré que la présence des femmes dans les négociations de paix favorise la durabilité des accords de paix et que 35% des accords négociés par les femmes durent plus de 15 ans.
L’ambassadeur a rappelé, dans ce cadre, que l’adoption historique de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité représentait une reconnaissance internationale du rôle des femmes en matière de paix et de sécurité, non seulement comme des victimes, mais aussi comme des agents de changement et des acteurs incontournables dans le rétablissement, le maintien et la consolidation de la paix.
Cette résolution consiste à intégrer une démarche soucieuse d’équité entre les sexes dans les opérations multidimensionnelles de paix, notamment la prévention, le règlement des conflits ainsi que la consolidation de la paix, a expliqué M. Hilale lors de cette rencontre organisée à l’initiative de la France qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre.
La résolution 1325 préconise également de faire participer les femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les efforts visant la reconstruction et le développement du pays en phase de post conflit.
A cet égard, Hilale a rappelé que le Maroc a organisé, le 7 septembre 2016, une Conférence internationale sous le thème: "Femmes, Paix et Sécurité", notant qu’il s’agit d’une contribution au débat international sur le rôle de la femme dans les processus de paix et la mise en œuvre des plans d’action nationaux pour faire avancer l’action collective de mise en œuvre de la résolution 1325.
C’était l’occasion pour réaffirmer le consensus de la communauté internationale pour renforcer la participation des femmes aux négociations et aux accords concernant le règlement des conflits et la consolidation de la paix et renouveler l’engagement des Nations Unies sur la question de l’inclusion des femmes et l’égalité entre les sexes dans toutes les stratégies de restauration de la paix et de prévention des conflits, a-t-il relevé.
Et de préciser que plusieurs questions ont été débattues lors de cette Conférence, notamment le rôle des femmes dans les processus de médiation et de prévention des conflits, leur rôle en matière de dé-radicalisation, ainsi que les enseignements tirés et les meilleures pratiques en matière de prévention de la violence sexuelle en temps de conflits.
Lors de cette conférence, a-t-il ajouté, le Maroc avait annoncé la création, à Rabat, d’un Centre régional indépendant (Think-tank) dédié à l'étude du rôle de la femme dans les opérations de maintien de la paix et sa contribution dans la réalisation du développement durable.
Ce centre servirait d’espace de réflexion, de réservoir à idées et de source d'influence, autonome, en faveur du rôle et de la place des femmes dans les opérations de maintien et de la consolidation de la paix dans les zones de conflits, en conformité avec les priorités du Conseil de sécurité en matière de promotion de l’autonomisation des femmes et l’égalité du genres dans l’instauration de la paix et de la sécurité internationale, la diffusion de la culture de la paix, et la défense d'accès à la justice et la protection des droits des civils, a expliqué Hilale.
Par ailleurs, le Représentant du Maroc a souligné que l’intégration de l’approche genre et développement dans un contexte post conflit est nécessaire, en vue d’assurer, dès le début du processus de reconstruction, un développement durable et équitable où femmes et hommes se partagent les ressources, les opportunités, la prise de décision et le pouvoir.
Dans ce cadre, a-t-il poursuivi, le Royaume du Maroc saisit cette occasion pour saluer l’action que mène l’ONU-Femmes pour favoriser l’application des résolutions du Conseil de Sécurité sur la femme, la paix et la sécurité, notamment en ce qui concerne le relèvement économique et la reconstruction à travers trois domaines d’interventions: la planification post-conflit, le redressement économique et le rétablissement de la gouvernance.
Hilale a également relevé que l’Agenda 2030 pour le Développement Durable a accordé une grande place à la paix, notamment à la prévention des conflits et l’élimination de leurs causes profondes à travers l’objectif 16 qui consiste à "promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous".