L'entreprise publique d'Arabie saoudite, premier exportateur de brut au monde, a annoncé dimanche dans un communiqué un bénéfice net de 30,4 milliards de dollars (environ 26,3 milliards d'euros) contre 11,8 milliards de dollars (environ 10,2 milliards d'euros) au troisième trimestre 2020.
Il s'agit du bénéfice net le plus important d'Aramco depuis son introduction sur la Bourse de Riyad en décembre 2019.
L'entreprise a aussi annoncé avoir versé 18,8 milliards de dollars (16,3 milliards d'euros) de dividendes à ses actionnaires.
"L'augmentation du bénéfice net est principalement due à la hausse des prix du brut et des volumes vendus", est-il expliqué dans le communiqué.
Malgré des obstacles entravant la reprise économique mondiale, le PDG de Saudi Aramco Amin Nasser, cité dans le communiqué, s'est dit "optimiste" quant à la demande en énergie.
"L'économie mondiale continue de faire face à des vents contraires, dus en partie à des goulets d'étranglement des chaînes d'approvisionnement, mais nous sommes optimistes quant à la demande en énergie", a-t-il déclaré.
Amin Nasser s'est aussi félicité des résultats au troisième trimestre, les qualifiant d'"exceptionnels".
Samedi, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, a grappillé 0,07%, pour terminer à 84,38 dollars, à Londres.
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L'entreprise d'état saoudienne avait annoncé un bond de 30% de son bénéfice au premier trimestre, puis de 288% au deuxième trimestre également grâce au rebond des cours du pétrole et de la demande face à l'allègement des restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19.
Vache à lait du royaume, Saudi Aramco avait annoncé une chute de 44.4% de son bénéfice net en 2020, en pleine pandémie.
Dans son communiqué dimanche, Saudi Aramco a aussi indiqué vouloir aller de l'avant dans son programme "ambitieux" pour atteindre la neutralité carbone.
La neutralité carbone consiste pour un pays à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, qu'il ne peut en absorber via par exemple des plantations d'arbres ou des technologies de capture de CO2 directement dans l'atmosphère.
Le géant saoudien, qui fait l'objet d'un examen minutieux de la part des investisseurs sur ses émissions, s'est engagé le week-end dernier à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, tandis que le royaume a lui annoncé -à quelques jours du début de la COP26 en Ecosse- une date butoir pour 2060.
Aramco compte cependant seulement inclure les émissions liées à ses propres opérations dans le calcul de son bilan carbone.
Ryad a par ailleurs promis d'investir plus d'un milliard de dollars en faveur d'initiatives environnementales.
Ces annonces ont cependant laissé perplexes des experts, l'Arabie saoudite n'ayant pas l'intention de cesser ses exportations de pétrole. Mi-octobre, Aramco avait affirmé vouloir accroître sa capacité de production quotidienne de douze à treize millions de barils d'ici 2027.
Le royaume saoudien reste aujourd'hui l'un des plus grands pollueurs au monde.
La COP 26, qui se tient du 31 octobre au 12 novembre, est considérée comme un moment crucial pour déterminer les objectifs de réduction mondiale des émissions carbone et lutter contre le réchauffement climatique.