Portrait d'un Marocain professeur de boxe et jihadiste, arrêté au Pays basque

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La police espagnole a annoncé l'arrestation d'un professeur de boxe marocain, ce lundi 16 janvier, soupçonné d'avoir dirigé une cellule de recrutement de combattants de Daech et ayant des liens avec un jihadiste présumé vivant en France, arrêté le 20 novembre.

Le 16/01/2017 à 20h15

L'homme, arrêté à Saint-Sébastien, "dirigeait une cellule terroriste dont la tâche était de recruter des combattants étrangers", a précisé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué lundi matin.

Selon la police, le Marocain était en lien avec deux hommes arrêtés en France et au Maroc qui suivaient des "instructions concrètes et précises de Daech", acronyme arabe de l'Etat islamique en Syrie et en Irak.

Selon le ministère de l'Intérieur, "l'importance" de l'homme est établie "par sa connexion avec un troisième membre de la cellule (ndlr,qu'il dirigeait), arrêté le 20 novembre à Strasbourg", en France.

Les 20 novembre, les forces de l'ordre françaises avaient arrêté quatre hommes, à Strasbourg, soupçonnés de faire partie d'un "commando", qui envisageait une action terroriste en France dès le 1er décembre 2016.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la police en Espagne a confirmé qu'il s'agissait bien d'un de ces hommes avec lequel il a eu "des contacts".

Selon le communiqué, ce complice français a aussi résidé à Saint-Sébastien.

Le professeur de boxe appelait au jihad sur les réseaux sociaux et cherchait à recruter parmi ses élèves, selon le ministère. Sa mission était d'envoyer ses recrues en Turquie, où elles devaient recevoir des "instructions précises (...) pour commettre des attentats en Europe".

Il a notamment cohabité avec un homme à qui il a demandé de partir en Turquie et à qui il a envoyé de l'argent pour son séjour. Le jeune homme a finalement été arrêté au Maroc à la demande de l'Espagne et assuré avoir reçu une clef USB contenant "des instructions de Daech".

L'opération, supervisée par un juge antiterroriste de Madrid, a été menée avec la coopération de la Direction générale de surveillance du territoire du Maroc.

Depuis 2015, les forces de l'ordre ont interpellé 181 personnes, en Espagne, accusées de terrorisme de nature jihadiste, selon la police.

L'Espagne est épargnée par les attentats islamistes depuis 2004, lorsqu'elle a été secouée par une série d'attaques qui ont fait 191 morts dans des trains de banlieue près de Madrid, le 11 mars 2004.

Mais des messages de Daech incitent à attaquer ce territoire et soulignent que les musulmans s'y sont implantés pendant huit siècles, jusqu'en 1492.

L'Espagne est cependant moins exposée au phénomène des combattants européens partis en Syrie ou en Irak qui pourraient revenir pour commettre des attentats sur son territoire.

Les autorités estiment que seuls deux cents Espagnols sont allés combattre dans les rangs de groupes jihadistes, contre plus de mille depuis la France et la Belgique.

Le 16/01/2017 à 20h15