Pedro Sanchez (46 ans), ancien professeur d’économie, accède ainsi au pouvoir après avoir essuyé des revers, ayant été battu lors des deux dernières élections générales face au Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy et même évincé de la direction du PSOE avant d’en reprendre les commandes.
Fils d’une famille aisée de Madrid, Sanchez a étudié l'économie dans la capitale espagnole avant de décrocher un master d'économie politique de l'Université libre de Bruxelles.
Conseiller municipal à Madrid de 2004 à 2009, il devient député en 2009 à la suite de la démission du titulaire du siège, avant d’être propulsé en 2014 à la tête du PSOE à l’issue des premières primaires de l'histoire du parti.
Le PSOE arrive derrière Mariano Rajoy lors des élections de décembre 2015, qui ont ouvert une période de blocage politique en l’absence d’une majorité claire dans le paysage politique. Sanchez tente alors de former un gouvernement avec l'appui du parti libéral Ciudadanos et de la formation de gauche radicale Podemos, sans succès.
De nouvelles élections sont convoquées en juin 2016 et le PSOE échoue de nouveau, enregistrant même son pire résultat depuis le rétablissement de la démocratie en 1977. Les socialistes en tiennent Pedro Sanchez pour responsable et celui-ci se retrouve chassé de la direction du parti.
Sanchez fait alors campagne à travers toute l’Espagne pour convaincre les militants, qui le propulsent une nouvelle fois à la tête du parti en mai 2017.
L’homme politique vient d’accéder à la présidence du gouvernement après avoir réussi à convaincre plusieurs partis, notamment les nationalistes basques et les indépendantistes catalans, de voter en faveur de sa motion de censure contre l’exécutif de Mariano Rajoy, réunissant une majorité de 180 voix sur les 350 députés que compte la chambre basse du parlement.
Le PSOE avait déposé cette motion de censure après la sentence prononcée jeudi dernier par l’Audience nationale espagnole condamnant les accusés dans l’affaire du réseau de corruption "Gürtel", dans lequel sont impliqués d’anciens responsables du PP, à des peines allant jusqu’à près de 52 ans de prison.
Le PP a été condamné à payer une amende de 245.000 euros pour sa responsabilité civile en tant que bénéficiaire de fonds obtenus illégalement.
C’est la première fois dans l’histoire de la démocratie espagnole qu’un gouvernement est renversé suite à une motion de censure, régie par l’article 113 de la Constitution du pays ibérique fixant les mécanismes à mettre en œuvre lorsque le Congrès des députés retire sa confiance au président du gouvernement