La «silhouette» du trou noir se découpant sur un disque lumineux de matière rappelle celle du trou noir de la lointaine galaxie M87, qui est beaucoup plus importante que la nôtre.
Les scientifiques y voient la preuve que les mêmes mécanismes de la physique sont à l'œuvre au cœur de deux systèmes de taille très différente.
«Je peux vous présenter l'image du trou noir Sgr A* au centre de la galaxie», a annoncé sous les applaudissements Huib Jan Van Langevelde, directeur du projet EHT, lors d'une conférence de presse à Garching en Allemagne.
Techniquement, on ne peut pas voir un trou noir, car l'objet est si dense et sa force de gravité si puissante que même la lumière ne peut s'en échapper. Mais on peut observer la matière qui circule autour, avant d'y être avalée.
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«Nous avons une preuve directe que cet objet est un trou noir», a expliqué ensuite Sara Issaoun, du Centre d'astrophysique d'Harvard, en décrivant «le nuage de gaz (autour du trou noir) qui émet des ondes radio et que nous avons observé».
Les trous noirs sont réputés être stellaires quand ils ont la masse de quelques soleils, ou supermassifs, quand ils ont une masse de plusieurs millions, voire milliards de soleils.
Sagittarius A* (Sgr A*), qui doit son nom à sa détection dans la direction de la constellation du Sagittaire, a une masse d'environ quatre millions de soleils et se trouve à 27.000 années lumière de la Terre. Son existence a été supposée depuis 1974, avec la détection d'une source radio inhabituelle au centre de la galaxie.
L'EHT, un réseau international de huit observatoires radio-astronomiques, avait apporté en 2019 l'image historique de M87*, un trou noir supermassif de six milliards de masses solaire dans sa galaxie, Messier 87, située à 55 millions d'années lumière. Avec ses quatre millions de masse solaire, Sgr A* est, quant à lui, lui un poids plume dans le bestiaire des trous noirs supermassifs.