«Les accords que nous avons conclus avec le président (Joe) Biden sont en train d’être mis en œuvre. Ils sont mis en œuvre de manière très précise: les ATACMS ont fait leurs preuves», s’est félicité M. Zelensky dans son allocution quotidienne diffusée sur les réseaux sociaux. Le chef de l’Etat ukrainien n’a toutefois pas précisé où ni quand son armée avait fait usage de ces missiles.
«La décision de la Maison Blanche d’envoyer des missiles à longue portée aux Ukrainiens est une grave erreur. Les conséquences de cette mesure, qui a été délibérément cachée au public, seront des plus sérieuses», a réagi l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Anatoly Antonov, dans un communiqué.
Washington a, de son côté, assuré que ces ATACMS, d’une portée maximale de 165 kilomètres, allaient «doper de manière significative» les capacités des militaires ukrainiens et leur «donner (...) la capacité de frapper en profondeur» les lignes arrière russes.
Aérodromes visés
L’annonce officielle de l’arrivée des ATACMS en Ukraine intervient au moment même où des sources russes assuraient que l’armée ukrainienne avait eu recours dans la nuit de lundi à mardi à ces missiles sol-sol de longue portée.
Vladimir Rogov, un responsable de l’administration mise en place par les Russes dans la région de Zaporijjia en Ukraine, avait ainsi affirmé sur Telegram que «des sous-munitions en grappe M74 du missile américain ATACMS avaient été trouvées à Berdiansk».
Le responsable faisait là référence à une frappe nocturne ukrainienne sur l’aérodrome de cette ville du sud-est de l’Ukraine.
En effet, plus tôt mardi, les forces spéciales ukrainiennes avaient affirmé avoir procédé dans la nuit à des frappes destructrices sur deux aérodromes de l’armée russe, à Lougansk et à Berdiansk, dans des zones occupées par la Russie.
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L’opération baptisée «Dragonfly» (libellule en anglais) a permis la destruction de pistes de décollage, de neuf hélicoptères, d’un système antiaérien et d’un entrepôt de munitions, selon un communiqué publié sur Telegram par les forces spéciales ukrainiennes. Celles-ci n’ont pas diffusé d’images de ces bombardements ni de leurs résultats.
L’armée russe n’a quant à elle fait aucun commentaire pour l’instant mais Moscou n’évoque que très rarement ses propres pertes.
Les chaînes Telegram Rybar et WarGonzo, proches de l’armée russe, ont, pour leur part, fait état d’une attaque à l’aide de missiles ATACMS sur un aérodrome à Berdiansk, sans pouvoir préciser l’ampleur des dégâts.
Armes «efficaces»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sans évoquer ce cas précis, s’était félicité plus tôt mardi du fait que ses forces arrivaient à frapper les lignes d’approvisionnement russes, au moment où elles sont engagées dans une très difficile contre-offensive pour libérer les territoires occupés.
«Je suis reconnaissant envers ceux qui détruisent la logistique et les bases de l’occupant sur notre territoire», a-t-il dit dans un communiqué, remerciant aussi ses alliés occidentaux qui lui ont livré des armes «efficaces».
L’Ukraine insiste depuis des mois pour qu’Européens et Américains multiplient les livraisons de missiles de plus longue portée afin de pouvoir frapper les Russes loin derrière le front et d’ainsi désorganiser leur chaîne logistique.
Mais, jusqu’ici, les Occidentaux n’ont donné qu’un nombre limité de ces munitions, craignant que l’Ukraine ne puisse s’en servir pour attaquer le territoire russe directement comme elle le fait déjà avec ses propres drones.