Plus de 16.000 personnes, dont la moitié restée dehors faute de places selon les organisateurs, ont afflué au meeting du candidat, 39 ans, qui y a vu "une démonstration d'envie, (...) l'envie d'envisager un avenir nouveau".
"Je ne vous dis pas que la gauche et la droite ne signifient plus rien, n'existent plus, que c'est la même chose. Mais ces clivages dans les moments historiques sont-ils indépassables ?", a interrogé celui qui cherche à incarner le renouveau en France, sous les applaudissements nourris.
L'ancien ministre du gouvernement socialiste repositionné au centre a notamment plaidé pour faire de la France "une terre d'innovation" en libérant le travail, et pour remettre au coeur de l'engagement politique la devise nationale, selon lui oubliée, "Liberté, égalité, fraternité".
Cette réunion de Lyon donne "le coup de gong" de la campagne présidentielle, à moins de trois mois du premier tour le 23 avril, a jugé Richard Ferrand, le secrétaire général d'"En marche", mouvement "ni de droite ni de gauche" fondé en avril 2016 par Emmanuel Macron.
"C'est le seul candidat qui dit que demain ne sera pas pire qu'aujourd'hui et que les changements que nous affrontons ne sont pas porteurs de désillusion", s'enthousiasme dans la foule Guy Tremblay, 49 ans."Il pense aussi que l'immigration, ce sont des compétences et des talents. Sur les réfugiés, il est le seul à avoir dit qu'Angela Merkel avait sauvé la dignité de l'Europe. Je me reconnais dans le terme de progressiste, je veux être un Européen généreux et innovant", résume cet entrepreneur.
Ancien protégé du président socialiste François Hollande jusqu'à sa démission du gouvernement en août 2016, l'ex-ministre engrange depuis des semaines le ralliement de milliers de Français en quête de renouveau.
A l'instar d'Odile Ducloux, 63 ans, qui vient de s'inscrire à "En marche" et a participé à son premier meeting. "Avant je votais socialiste. Mais cela fait des années que mon mari me dit qu'il faut dépasser la droite et la gauche et avec Emmanuel Macron, il m'a convaincue", dit cette enseignante à la retraite.
Ce meeting, présenté comme une borne symbolique dans le parcours de M. Macron, marque le point d'orgue d'une semaine où les astres ont semblé s'aligner pour l'ancien ministre de l'Economie.
Le 29 janvier, la victoire à la primaire de la gauche de Benoît Hamon, tenant de l'aile gauche du parti socialiste, lui a ouvert un espace au centre. Sur sa droite, la tempête qu'affronte François Fillon, miné par des soupçons d'emplois fictifs de son épouse Penelope, lui rapporte des soutiens.
Cette bonne passe se matérialise dans les sondages qui le donnent pour la première fois au deuxième tour de la présidentielle le 7 mai face à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen. Un duel qu'il remporterait largement.
En attendant, la dirigeante du Front national (FN) le défie symboliquement ce week-end à Lyon, où elle rencontre ses militants avant d'expliquer son programme lors d'un meeting dimanche. Le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon anime de son côté une rencontre dans la "capitale des Gaules" en simultané avec un meeting à Paris sous forme d'un "hologramme".
Critiqué par ses concurrents pour son absence de programme concret, Emmanuel Macron a commencé à exposer quelques mesures économiques et fiscales. Mais son projet présidentiel est toujours en cours d'élaboration et devrait être présenté dans son ensemble fin février.
Il dévoilera jeudi prochain le volet économique de son programme.
Emmanuel Macron est un "clignotant" tantôt de gauche tantôt de droite, qui apparaît "comme un candidat de substitution à François Fillon", s'est moqué le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon dans une interview au quotidien Le Monde publiée samedi.