«Pour moi, un échec c'est parfois un coup de pied aux fesses», a confié sur TF1 la candidate du Rassemblement national qui assure avoir tiré les leçons de 2017 où elle était arrivée mal préparée et fatiguée au débat de l'entre-deux-tours après avoir multiplié les déplacements.
Cinq ans plus tard, aucun événement ne figure ce mardi 19 avril 2022 à l'agenda de la candidate d’extrême-droite. Alors que son entourage avait indiqué qu'elle allait se retirer dans l'Ouest, elle a dit hier, lundi, qu’elle allait préparer chez elle, dans son bureau, ce passage obligé de la présidentielle depuis 1974.
A cinq jours du second tour, la candidate du RN, qui a axé sa campagne sur la question du pouvoir d'achat, se dit «extrêmement sereine».
Par rapport à 2017, où Emmanuel Macron l'avait largement emporté (66% à 34%), le contexte a changé: les sondages prévoient un résultat plus serré, même si le président sortant est donné vainqueur dans une fourchette de 53 à 55,5%.
Et il devra cette fois-ci défendre le bilan de son quinquennat face aux attaques de sa rivale qui dénonce «une forme de profond mépris à l'égard des Français» de la part du chef de l'Etat.
«Débat crucial»Le duel mercredi à 21H00, arbitré par les journalistes Léa Salamé et Gilles Bouleau, est d'autant plus attendu que le président sortant n'a participé à aucun débat avant le premier tour, le RN l'accusant de «fuir» la discussion.
Le chef de l'Etat a répondu qu'aucun de ses prédécesseurs en fonction ne s'était prêté à l'exercice. Discret avant le premier tour, il a lui-même changé de braquet après sa qualification le 10 avril, enchaînant les déplacements, bains de foule et interviews depuis une semaine.
«Madame Le Pen s'est beaucoup préparée à ce débat» mais «un entre-deux-tours, ça dure quinze jours, pas qu'une soirée», a-t-il déclaré vendredi dernier sur FranceInfo.
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S'il semble vouloir dédramatiser l'événement, Emmanuel Macron continuera pour autant ce mardi à préparer avec soin un débat qu'il dit prendre «très au sérieux».
«C'est un débat crucial, dont l'enjeu, pour moi, est qu'apparaissent clairement les conséquences des deux choix possibles», affirme son allié François Bayrou, dans un entretien à La République des Pyrénées.
Plusieurs soutiens d'Emmanuel Macron ont tiré le signal d'alarme hier, lundi, face à ceux qui seraient tentés de bouder les urnes dimanche prochain en estimant que les jeux étaient déjà faits. Même si les enquêtes d'opinion lui sont favorables, le candidat Macron n'est pas non plus à l'abri d'un faux pas et d'une mobilisation des anti-macronistes autour de Marine Le Pen.
Coup pour coupPendant la campagne, les deux adversaires se sont jusque-là affrontés à distance, se rendant coup pour coup.
Hier, lundi, la candidate du RN s'en est une nouvelle fois prise au président-candidat qui «a fait le choix d'une forme de brutalité, d'outrance, qui n'était pas utile». «Mais ça cache en fait la vacuité de son projet», a-t-elle ajouté.
Le président sortant a répliqué hier soir, lundi 18 avril 2022, sur France 5, que «pas beaucoup de choses ont changé» depuis «le triste anniversaire du 21 avril 2002» et la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour. «C'est une famille, un clan qui, depuis huit élections présidentielles, défend les mêmes idées».
Dans cette dernière ligne droite, les deux candidats s'efforcent aussi de séduire les partisans de l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour avec près de 22% des voix, juste derrière la candidate du Rassemblement national, et qui a appelé aussitôt à ne pas accorder «une seule voix» à l’extrême-droite.
Il doit s'exprimer sur BFMTV ce mardi en fin d'après-midi, après la consultation réalisée auprès de ses soutiens en vue du second tour, où le vote blanc ou nul est arrivé en tête avec 37,65% devant le vote Macron (33,4%) et l'abstention (29%), le soutien à Marine Le Pen n'ayant pas été proposé.