La proposition est venue du président du Fonds islamique danois pour les enterrements, Kasem Said Ahmad, qui a déjà organisé l’enterrement d’un djihadiste danois d’origine palestinienne, Omar El-Hussein, auteur de deux attentats à Copenhague en février 2015.
Vendredi, Mohammed Karabila, responsable de la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray, avait rejeté une éventuelle inhumation d’Adel Kermiche, dans un des deux carrés musulmans de la ville dont il est originaire.
Le groupe musulman danois qui propose d’organiser les funérailles de Kermiche a déjà organisé ceux d'un djihadiste danois auteur de deux attentats.
Tout en condamnant comme «contraire à l’islam» le meurtre du père Jacques Hamel, Kasem Said Ahmad a affirmé au quotidien Jyllands-Posten qu’il était «inadmissible» de la part de musulmans de refuser les rites mortuaires à un coreligionnaire.
«C’est un droit de l’homme d’être enterré, quoi qu’on ait fait», a-t-il expliqué. «Si nous recevions une demande de la part de la famille pour l’enterrer, nous le ferions (…) S’ils veulent transporter son corps ici, il peut être enterré au Danemark dans le cimetière musulman» de Brondby.
Interrogé par l’AFP sur les éventuelles modalités d’un tel enterrement, le Fonds n’a pas souhaité répondre.
Kasem Said Ahmad avait invoqué «un soutien à la famille» quand il s’était occupé de l’enterrement d’Omar El-Hussein, qui avait tué un réalisateur danois et un Juif qui gardait l’entrée de la synagogue de Copenhague. La cérémonie avait attiré quelque 500 personnes.
Adel Kermiche apparaît rejeté par la communauté musulmane de Saint-Étienne-du-Rouvray. Elle s’est associée aux hommages au père Hamel, dont les funérailles ont été célébrées mardi en la cathédrale de Rouen.
«On ne va pas salir l’islam avec cette personne» a affirmé à l’AFP le responsable de la mosquée située sur les hauteurs de la ville, Mohammed Karabila. «Nous ne participerons ni à la toilette mortuaire, ni à l’inhumation.»
Les deux responsables de l’attaque, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, tous deux âgés de 19 ans, ont été tués par la police dans les minutes ayant suivi la prise d’otage.
Cet attentat, le dernier d’une série qui endeuille la France depuis un an et demi, a été commis douze jours après le massacre de Nice (sud-est, 84 morts) perpétré par un Tunisien au volant d’un camion après le feu d’artifice du 14 juillet, sur la Promenade des Anglais.