La course aux armements continue dans le monde avec une dépense globale de 1739 milliards de dollars. Même si l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, SIPRI, constate une baisse marginale, beaucoup de pays ont augmenté leur budget militaire. La Chine garde la même tendance haussière depuis deux décennies, celle des Etats-Unis n’a pas bougé par rapport à 2016 (600 milliards de dollars).
Par contre, les dépenses militaires au Moyen-Orient ont augmenté de 6, 2 %, l’Arabie saoudite étant en tête. Seule la Russie a réduit son budget militaire, en courbe ascendante depuis 1998.
Il en est de même pour notre voisin algérien qui a connu la première baisse (5,2%) depuis 2003.
Le rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) donne une explication à ce recul dans la course aux armements: «Si l’Algérie reste le plus important importateur d’armements en Afrique, elle a réduit ses dépenses militaires de 5,2% entre 2016 et 2017 à 10,1 milliards de dollars. C’est la première année de diminution de ses dépenses militaires depuis 2003 et seulement la deuxième baisse depuis 1995. Ce recul des dépenses militaires de l’Algérie en 2017 était probablement lié aux faibles revenus pétroliers et gaziers engrangés ces dernières années»
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Le rapport de SIPRI précise toutefois que les dépenses militaires de l’Algérie ont le plus rapidement augmenté avoisinant 36% du total des achats du continent africain. Certains observateurs affirment que la baisse des dépenses militaires de l’Algérie n’est pas seulement due à la baisse du prix du pétrole.
Leur explication est toute simple en évoquant l’émergence d’une industrie d’armement en Algérie qui a permis de réduire les importations. Ils citent notamment des partenariat avec des pays pour fabriquer des «véhicules blindés multi-usages avec les Emiratis, Nimr; les Allemands, Fuchs; de tanks T90 avec les Russes; des hélicoptères avec les Italiens d’AugustaWestland, ou encore des corvettes, des armements et des systèmes radars haute performance…»
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Le chef d’état-major de l’Armée, Ahmed Gaïd Salah vient de conforter cette thèse il y a à peine une semaine en affirmant à Oran que: «l’armée algérienne ambitionne d’arriver à fabriquer par elle-même ses armements jusqu’à son autosuffisance, afin d’assurer son autonomie et de ne plus être tributaire des importations».
Le Maroc, quant à lui, a déboursé trois fois moins que l’Algérie en achat d’armements, soit à peine 3,4 milliards de dollars contre 3,3 milliards en 2016.