Rien ne va plus pour la diplomatie algérienne. Ni à l'ONU, où elle est aphone, tellement son combat donquichottesque sur le dossier saharien agace les Etats membres, au point de ne plus le cacher, comme en atteste la nouvelle résolution adoptée à l'unanimité des Quize membres du Conseil de sécurité, pointant désormais des "parties" (au pluriel) et non "deux parties au conflit", en l'occurence "le Maroc et le Polisario". Alger se voit ainsi clairement appelée à sortir de l'ombre et à jouer un "rôle constructif" dans les efforts internationaux pour trouver une solution politique au conflit.
Même mépris envers Alger de la part de la Ligue des Etats arabes, où, en dehors de la seule Mauritanie, son appel pour la "réforme" de l'institution panarabe n'a trouvé aucun écho, depuis le lancement cet appel d'air, via Abdelkader Messahel, ministre délégué auprès du ministre des AE chargé des Affaires maghrébines et africaines, lors d'une réunion préparatoire du 28 Sommet de la Ligue arabe, organisé le 29 mars dernier à Amman (Jordanie). Cet appel a été superbement ignoré par la totalité des Etats arabes, abstraction faite du "soutien" (suivez mon regard) de Nouakchott! C'est ce qui a porté le ministre Messahel, champion toutes catégories des occasions ratées, à relancer cet appel resté lettre morte. Un rappel fait le 25 avril dernier mais qui a été "accueilli" avec une pointe d'ironie dans les médias algériens, y compris et surtout par ce site pro-gouvernemental qu'on se passe de nommer tellement sa phraséologie dégoulinante de haine anti-marocaine est connue.
Las, dépité, amer, ce site dictaphone d'un régime grabataire et en rupture de ban, se lâche et fait constater que "lors de la dernière réunion au Caire, la proposition de l’Algérie n’a même pas été retenue à l’ordre du jour"!
Oui, la proposition algérienne n'a même pas été retenue à l'ordre du jour. C'est dire jusqu'à quel point le voisin de l'est, qui se veut une "puissance continentale", est à la fois isolé et sans influence.
En témoigne aussi cette agitation phonétique et donc infructueuse sur le dossier libyen, dont Alger voulait pourtant faire son cheval de campagne tentant en vain de l'instrumentaliser pour revenir dans la scène régionale, ceci sans compter la question sahélo-saharienne, dont les protoganistes ne font plus mystère de leur exaspération devant le rôle "interlope" joué par Alger sur le front de la lutte antiterroriste...
En somme, autant d'échecs essuyés par un régime "autarcique" devenu inquiétant aussi bien pour son entourage proche (Maghreb et pays sahélo-sahariens compris), que moyen-oriental (Machrek arabe), ainsi qu'au sein de l'Union africaine, et plus encore les Nations unies. Partout le même mépris envers Alger, restée prisonnière d'un lexique tiers-mondiste en déphasage avec la nouvelle réalité géopolitique internationale.