"De nombreuses personnes tenant des discours homophobes organisent régulièrement d'intenses campagnes d'intimidation de masse, résultant parfois en des menaces de mort et de l'extorsion", souligne une lettre ouverte publiée jeudi par ces associations basées dans différents pays, parmi lesquels la Tunisie, le Maroc et l'Egypte.
Ces "campagnes de haines" visant la communauté LGBTQI+ (personnes non hétérosexuelles) ont "explosé" après le récent suicide de la militante égyptienne Sarah Hegazy qui s'était exilée au Canada après avoir été emprisonnée en Egypte pour avoir brandi un drapeau arc-en-ciel pendant un concert militant en 2017, selon la même source.
Actuellement, la réponse automatique apportée aux signalements quotidiens de ces messages haineux est que leur contenu "ne viole pas les standards communautaires de Facebook", selon le collectif d'associations.
Cette gestion "laxiste" rend la "plate-forme dangereuse pour les minorités sexuelles", selon la lettre ouverte qui appelle le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, à respecter les engagements pris fin juin sur la régulation des publications de la plateforme au 1,73 milliard d'utilisateurs quotidiens.
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Confronté à une campagne sans précédent de boycott, Mark Zuckerberg s'est engagé fin juin à retirer les publicités menaçant "les personnes de certaines origines, ethnies, nationalités, genre ou orientation sexuelle" et à signaler les contenus problématiques publiés par la plateforme.
Le collectif d'associations appelle le groupe californien à prendre "des mesures fermes et concrètes" pour "appliquer la même politique de lutte contre les discours de haine contre la communauté LGBTQI+ en Afrique du Nord - Moyen-Orient ainsi que dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord".
Sujet tabou, objet de condamnation sociale, l'homosexualité est considérée comme un crime dans de nombreux pays de la région.