Le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, doivent tenir ce jeudi 24 octobre un entretien très attendu sur l’Ukraine, en marge du sommet des Brics à Kazan en Russie. La dernière rencontre sur le sol russe sur le sol russe date d’avril 2022, deux mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, et le premier avait alors affirmé au second croire en une issue «positive» de pourparlers.
Depuis, Moscou et Kiev ont cessé toute négociation officielle et leurs positions semblent en l’état irréconciliables. Les combats font rage et la perspective de négociations reste très hypothétique. Les troupes russes gagnent du terrain et le Kremlin s’est félicité mercredi d’«une dynamique positive sur le front».
Annoncée par le Kremlin, la rencontre doit se tenir dans la soirée. À Kazan, «le secrétaire général (de l’ONU) réaffirmera ses positions bien connues sur la guerre en Ukraine et les conditions d’une paix juste fondée sur la charte et les résolutions des Nations unies et le droit international», a souligné l’un de ses porte-parole, Farhan Haq.
Concernant une éventuelle médiation, Antonio Guterres «se tient prêt à proposer ses services quand les différentes parties y sont favorables». «Il va continuer à surveiller la situation et verra quand elle sera adéquate», a dit Farhan Haq. À Kazan, des offres de médiation de pays partenaires ont été accueillies «favorablement par le président russe», a affirmé mercredi son porte-parole Dmitri Peskov.
Appels à l’arrêt des combats
Au premier jour du sommet des Brics, plusieurs responsables ont appelé à l’arrêt des combats et l’ouverture de pourparlers. Comme celui au Proche-Orient, le conflit en Ukraine a «le potentiel de devenir global», a mis en garde le président brésilien Lula, intervenant en visioconférence.
Principal soutien de Vladimir Poutine face aux sanctions occidentales, le président chinois Xi Jinping, a demandé de faire en sorte d’«apaiser la situation le plus rapidement possible». La veille, le Premier ministre indien Modi, assurant être en contact avec les deux parties, avait exprimé son soutien à tous «les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité».
La Chine comme l’Inde n’ont jamais condamné -ni davantage reconnu- l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie. Lula s’est lui attiré de vives critiques en Ukraine et en Occident pour avoir affirmé que les responsabilités du conflit étaient partagées, même s’il a condamné l’assaut russe de février 2022.
«Monde multipolaire»
Avec cette réunion des Brics, le président russe entend démontrer l’échec de la politique occidentale de sanctions et d’isolement de son pays, notamment auprès des pays appartenant à ce qui est décrit comme le «Sud global».
Il a eu des rencontres bilatérales avec le président iranien Massoud Pezeshkian, le président vénézuelien Nicolas Maduro et avec le président chinois Xi Jinping. Vladimir Poutine partage avec ce dernier une volonté de battre en brèche l’«hégémonie» de l’Occident dans les relations diplomatiques mondiales.
Mercredi, Vladimir Poutine a voulu voir dans le sommet des Brics organisé dans son pays l’émergence du «monde multipolaire». Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009 et ayant intégré l’Afrique du Sud en 2010, le bloc dit des Brics a été rejoint cette année par l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les Émirats arabes unis.