Le président russe Vladimir Poutine a assuré que l’armée ukrainienne avait abattu l’appareil Il-76 avec un missile Patriot américain, utilisé par Kiev pour intercepter les missiles ou appareils russes. De leur côté, l’Ukraine et ses alliés occidentaux disent toujours tenter d’obtenir des preuves des allégations russes.
Mercredi, Moscou et Kiev ont annoncé l’un des échanges de prisonniers les plus importants en deux ans de guerre. Le ministère russe de la Défense a déclaré que «195 soldats russes» avaient été échangés contre le même nombre de militaires ukrainiens.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est réjoui du retour de «207» de ses concitoyens. «Les nôtres sont à la maison», a-t-il salué, promettant de ramener chez eux tous les captifs, «combattants ou civils».
Vladimir Poutine s’est également félicité de l’opération, assurant que Moscou voulait «rapatrier» tous ses prisonniers aux mains de Kiev.
Il s’agit du cinquantième échange de ce type, a précisé le commissaire ukrainien aux droits humains, Dmytro Loubinets. Selon lui, 3.035 Ukrainiens au total ont déjà pu rentrer chez eux.
74 passagers
La semaine dernière, un avion militaire russe s’est écrasé près de la frontière ukrainienne dans des circonstances troubles, tuant tous ses occupants. La Russie assure depuis que l’armée ukrainienne a abattu l’appareil qui transportait selon Moscou 74 personnes dont 65 prisonniers de guerre ukrainiens qui allaient être échangés.
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Mercredi, Vladimir Poutine a pour la première fois nommé directement l’arme utilisée, selon lui, par l’armée ukrainienne: «L’avion a été abattu, cela a déjà été établi avec certitude, par un système Patriot américain.»
Ces systèmes de défense antiaérienne, livrés par les États-Unis, sont d’ordinaire utilisés pour intercepter les missiles russes, notamment ceux dits «hypersoniques».
L’Ukraine n’a pas directement commenté sa potentielle implication, mais a exprimé des doutes sur la présence de ses soldats à bord.
Vingt missiles
L’échange de prisonniers annoncé mercredi intervient alors que Moscou continue de mettre la pression sur les défenses ukrainiennes, notamment dans le Donbass, autour d’Avdiïvka, point chaud des hostilités. Mercredi, Vladimir Poutine a affirmé que ses hommes tenaient des positions «aux abords» de cette ville.
Depuis plusieurs mois, Ukrainiens et Russes s’affrontent autour de cette cité industrielle, au prix de lourdes pertes selon les observateurs.
Pour tenter de se libérer de la pression russe, les forces ukrainiennes visent de plus en plus des cibles en Russie, dans le but de pousser l’armée russe à réorienter ses équipements et ses hommes plus loin du front.
Mercredi soir, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir détruit vingt missiles lancés par l’Ukraine au-dessus de la mer Noire et en Crimée, péninsule annexée où des «débris» sont tombés. La défense aérienne a «détruit 17 missiles ukrainiens au-dessus des eaux de la mer Noire et trois autres au-dessus de la péninsule de Crimée», a indiqué le ministère.
La Crimée, annexée par la Russie en 2014, est une cible privilégiée de l’Ukraine car elle est très importante pour la logistique de l’armée russe.
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Sur le plan diplomatique, à Washington, la secrétaire au Trésor Janet Yellen a rencontré des membres de la Commission européenne et a déclaré que «nous ne pouvons pas laisser l’Ukraine se retrouver à court d’argent», alors que le Congrès discute toujours d’un nouveau plan d’aide financière en faveur du pays en guerre.
«La survie de l’Ukraine est en jeu», a rappelé le sénateur américain Chuck Schumer, chef de la majorité démocrate au Sénat. «L’Ukraine gagnera la guerre contre la Russie si elle obtient plus d’aide du Congrès. Autrement (Vladimir) Poutine l’emportera.»
À Bruxelles, le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a admis mercredi que l’Union ne pourra fournir que la moitié du million d’obus qu’elle s’était engagée à livrer à Kiev d’ici la fin du mois de mars.
«Nous avons déjà livré 330.000 obus», a expliqué M. Borrell devant la presse, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE. «Je m’attends à ce que ce chiffre augmente de 200.000 obus» d’ici fin mars, soit «un peu plus de 52% de l’objectif» fixé l’an dernier, a-t-il ajouté.
En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a promis mercredi de vouloir «tout faire» pour accroître l’aide militaire de l’UE à l’Ukraine, à la veille d’un sommet à Bruxelles crucial sur ce sujet.