L'organisation "Etat islamique" (EI) est devenue une franchise de choix dans le monde jihadiste, attirant des combattants de l'étranger et l'adhésion de groupes islamistes radicaux jusqu’en Afrique. Dernier ralliement en date, celui du groupe jihadiste actif au Sahel, Al-Mourabitoune.
L'annonce a été faite par un chef de ce mouvement, Adnan Abou Walid Sahraoui, dans un enregistrement audio mis en ligne par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar, qui publie régulièrement les communiqués de jihadistes et a assuré avoir identifié la voix de ce responsable.
Rappelons qu’Al-Mourabitoune est né en 2013 de la fusion des «Signataires par le sang» de Mokhtar Belmokhtar, ex-chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cerveau d'une massive et meurtrière prise d'otages sur un site gazier algérien, et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des groupes jihadistes ayant contrôlé le nord du Mali durant près d'un an, entre 2012 et 2013.
Le Mujao, Aqmi et d'autres groupes jihadistes ont en grande partie été chassés de ces régions par une intervention militaire internationale déclenchée en 2013 à l'initiative de la France et toujours en cours. Al-Mourabitoune a revendiqué le premier attentat contre des Occidentaux à Bamako, la capitale du Mali, le 7 mars dernier.
Cependant, l’évolution d’Al-Mourabitoune ne serait pas aussi redoutable que ce que l'on pourrait craindre. «La montée en puissance d'Adnan [Abou Walid Sahraoui], qui signe le communiqué en lieu et place de son chef attitré, et le changement de cap idéologique ainsi annoncé par le mouvement qui quitte Al-Qaïda pour "l'EI", est la première lecture que l'on peut faire d'une perte de vitesse évidente du mouvement», affirme un expert mauritanien du jihadisme dans le Sahel, Isselmou Ould Salihi.