Le Sénégal poursuit ses efforts de modernisation de son agriculture. Une révolution verte qui, dans le schéma des autorités sénégalaises, passe par la création de fermes agricoles modernes à côté des petites exploitations familiales.
Créée en 2008, l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (ANIDA), a ainsi réalisé 79 fermes, un domaine agricole communautaire et deux aires aménagées émergentes. Ces fermes ont permis la création de 10000 emplois, dont 35% de femmes, a expliqué Malick Sarr, le directeur de l’ANIDA, qui présentait le bilan de sa structure, ce jeudi 11 février.
Et dans son plan stratégique, cette structure créée pour favoriser un retour des jeunes à la terre afin de favoriser la création d’emploi et lutter contre l’émigration clandestine et l’exode rural, compte réaliser plus de 400 fermes familiales «naatangue» et 5 aires agricoles émergentes, d’ici 2018.
D’après Sarr, ces fermes vont générer 3000 emplois dont 1000 permanents –au total 40000 emplois directs et saisonniers pourraient être créés dans ces exploitations hydro-agricoles aménagées– et produire jusqu’à 90000 tonnes de fruits et légumes.
Dans un premier temps, 75 fermes seront construites en Casamance (sud) avec l’appui financier de la coopération espagnole. «Le financement est obtenu, les procédures de sélection des bénéficiaires bouclées et les travaux vont démarrer cette année», assure le DG de l’ANIDA.
«Nous voulons faire de l’agriculture un moteur de croissance durable afin de créer des opportunités d’emplois», a expliqué Sarr, soulignant que l’ANIDA s’inscrit «résolument dans la mise en œuvre du volet agricole du Plan Sénégal émergent (PSE).
La ferme «naatangue» est un prototype d’exploitation agricole intégrée alliant agriculture, maraîchage, arboriculture, aviculture et pisciculture. Elle est basée sur une maîtrise et une utilisation rationnelle de l’eau grâce au système goutte à goutte et la valorisation des eaux souterraines. Ce qui permet aux cultivateurs de passer d’une à quatre campagnes de production par an et, par conséquent, d’être à l’abri d’une mauvaise commercialisation d’un produit.