En visite au Sénégal, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevêdo, a animé une conférence, ce jeudi 18 février, à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar sur le thème : «L’Afrique dans le système commercial multilatéral».
Dans sa communication, le patron de l’OMC a expliqué que l’accord sur la facilitation des échanges permettra au Sénégal d’améliorer ses capacités commerciales aussi bien au plan régional que mondial.
Citant un rapport de l’OMC, M. Azevêdo soutient que «la pleine mise en œuvre de l’accord pourrait permettre de réduire le coût du commerce de 14,5% en moyenne». «Cet accord se traduira, selon nos estimations, par une croissance des échanges mondiaux équivalent à 1000 milliards de dollars par an et les trois-quarts de cette valeur iront aux économies des pays en développement», précise le patron de l’OMC.
Plaidant pour une meilleure coopération mondiale dans le domaine du commerce, Roberto Azevêdo s’est félicité de l’accord obtenu lors de la 10ème conférence ministérielle de l’OMC à Nairobi sur la suppression de la subvention à l’exportation des produits agricoles.
«Des sujets comme les subventions à la pêche par exemple, laquelle est vitale pour l’économie du Sénégal ne peuvent être traités de manière efficace qu’au plan multilatéral de l’OMC nous devons donc continuer d’obtenir des résultats à ce niveau-là», dit-il.
A son avis, cette décision va rétablir «des conditions plus égales» sur le marché agricole au profit des pays en développement et des pays les moins avancés (PMA). C’est important pour le Sénégal dont plus de 30% des exportations sont composées de produits agricoles.
Par ailleurs, selon le DG de l’OMC, la mise en place d’un «mécanisme de sauvegarde spécial» lors de la conférence de Nairobi va permettre aux pays comme le Sénégal de faire face aux poussées des importations de produits alimentaires «qui peuvent porter préjudice à la production vivrière nationale».
En outre, sur l’un des volets qui inquiète le plus certains pays africains et lié aux subventions agricoles dans les pays développés, Azvêdo, a été un peu rassurant. «Nous avons aussi décidé de limiter les effets de distorsion du commerce similaire liés aux crédits de l’exportation aux entreprises commerciales d’Etat et aux programmes d’aide alimentaire […] des mesures importants qui offriront aux PMA des possibilités supplémentaires d’exportation de leurs marchandises et services vers les pays développés ou en développement», a ajouté Azevêdo.
Pour terminer, le patron de l’OMC estime que le Sénégal a «une occasion d’infléchir l’avenir des discussions commerciales mondiales en sa faveur [car] la voix du Sénégal sera comme toujours très importante».