Voulant couper court à la polémique sur le taux de croissance de 6,4% annoncé par le gouvernement sénégalais en 2015, le Premier ministre du Sénégal, Mahammad Boun Abdallah Dionne, annonce déjà un objectif plus ambitieux avec une croissance de l’ordre de 76% en 2016. Cela sera rendu possible grâce à l’apport des ressources naturelles du pays.
«Il faut prendre les devants avec les nouveaux Code minier et pétrolier en gestation que l'Assemblée nationale va voter pour permettre à notre pays de tirer le maximum de nos ressources, c'est un de nos chantiers phares», a expliqué Dionne lors du «Rendez-vous républicain» de la Convergence des cadres républicains (CCR), une structure liée au parti au pouvoir, organisé ce week-end à Mbour (centre-ouest).
D’après le chef du gouvernement sénégalais, ces réformes permettront d’avoir un taux de 7,6% de croissance en 2016. Battant en brèche les arguments de ceux qui remettent en cause le taux de croissance de 6,4% annoncé par le gouvernement en 2015, Dionne rappelle que le PSE avait comme scénario d’émergence un taux de croissance de 6,7 % en 2015, 7,6% en 2016, 8% en 2017 et 8,3 % en 2018. «Ce qui ferait une moyenne de 7,1 % de croissance du PIB réel sur la période 2014-2018».
Il rappelle que durant les quatre années ayant précédé l'arrivée de Macky Sall au pouvoir (2008-2012), la moyenne de croissance du PIB était de 3,1%.
Qualifiant de «virtuel» le débat sur le taux de croissance, né du dernier rapport du FMI publié la semaine dernière, Mahammad Dionne défend la fiabilité des instruments de mesure du gouvernement. «Nous avons un instrument qui mesure la croissance en infra-annuel, c’est l’Indice général d’activités (IGEA).
Tous les mois, le gouvernement sait comment il se comporte. Entre novembre 2014 et novembre 2015, cet indice synthétique de la production hors agriculture et sylviculture a augmenté de 9,4 % [...]. Les statistiques, ce sont des maths et en mathématiques, il n’y a pas de politique», argumente-t-il.
Après cette mise au point, le Premier ministre sénégalais reconnait que l’économie sénégalaise «ne crée pas suffisamment d’emplois formels». Pour y remédier, le gouvernement mise sur le parc industriel de Diamniadio dont le premier hangar sera réceptionné en février de cette année. Cette infrastructure sur laquelle l’Etat a investi 20 milliards de FCFA «réglera, en partie», le problème de l’emploi formel, espère-t-il.