Le tissu associatif, regroupant notamment l'Association des émigrés africains (AIGB), l’association Espoir dans l’avenir, l’association Acagui-BI (Guinée-Bissau), l’Association sénégalaise des émigrés en Espagne et l’Association panafricaine-espagnole des droits de l’Homme, a dénoncé, lors de ce rassemblement, la déportation des immigrés subsahariens et la discrimination raciale dont ils souffrent en Algérie.
Les manifestants, arborant des drapeaux de pays africains, ont affiché des slogans condamnant «l’atteinte aux droits des migrants subsahariens qui font l’objet de déportations inhumaines orchestrées par les autorités algériennes».
Dans un communiqué lu à cette occasion, ces associations ont rappelé le devoir de tous les Etats de respecter les droits et la dignité des êtres humains, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, condamnant le «comportement officiel de l’Etat algérien qui, oubliant les origines de sa lutte pour l’indépendance, est en train de violer les droits et la dignité des peuples africains».
«La communauté africaine en Espagne exige du gouvernement algérien d’agir de manière urgente et dans un esprit humanitaire en faveur de la cohabitation et de la fraternité entre les peuples africains», ont déclaré les acteurs associatifs.
Ils ont aussi uni leurs voix à celles de plusieurs organisations internationales qui ont exprimé leur condamnation face à ces déportations, appelant la communauté internationale à agir pour mettre fin à cette situation.
Les manifestants ont aussi exigé la fin des déportations menées sur la base de la discrimination raciale, ainsi que le respect des droits humains de toutes les personnes immigrées en Algérie.
Les associations ont dénoncé les propos tenus par Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative algérienne de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), qui affirmait que les Algériens sont «exposés au risque de la propagation du Sida, ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants».
Ksentini avait aussi estimé que «la présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs régions du pays peut causer plusieurs problèmes aux Algériens», ajoutant que «les migrants africains n’ont pas d’avenir en Algérie».
Dans une déclaration à la presse à cette occasion, le président de l’Association panafricaine-espagnole des droits de l’Homme, Jimmy Basilio, a indiqué que cette manifestation traduit la colère des ressortissants subsahariens concernant letraitement réservé aux immigrés africains en Algérie.
«Le comportement du gouvernement algérien dans ce dossier est une honte pour le continent africain», a-t-il dit, expliquant que les autorités algériennes s’en prennent délibérément aux migrants africains noirs.
Il a aussi appelé Alger à mettre fin à ces agissements et à respecter les droits de l’Homme, en particulier le droit à la libre circulation des personnes.