Le porte-parole n'a pas précisé les chefs de mise en examen du milliardaire de 66 ans, qui a quitté le bureau des juges sans être placé sous contrôle judiciaire.
"Vincent Bolloré qui reste présumé innocent pourra avoir enfin accès à ce dossier dont il n'a jamais eu connaissance et répondre à ces accusations infondées", a ajouté son porte-parole dans le communiqué.
Encore aux commandes du groupe Bolloré, l'industriel, qui a récemment cédé les rênes du géant français des médias Vivendi à son fils Yannick, avait été placé en garde à vue mardi matin dans les locaux de la police anticorruption à Nanterre, près de Paris, avec deux autres cadres de son groupe.
L'enquête, qui vise des soupçons de "corruption d'agents étrangers dépositaires de l'autorité publique", "abus de biens sociaux" et "abus de confiance", est menée par des juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.
Les magistrats tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l'élection d'Alpha Condé fin 2010, et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 de Faure Gnassingbé. Les deux candidats victorieux s'étaient attachés les services d'Havas.Selon Le Monde, les magistrats soupçonnent Havas d'avoir sous-facturé ses services, afin que le groupe Bolloré décroche ces deux contrats en contrepartie.
Dans un communiqué transmis mardi, le groupe Bolloré a "formellement" démenti avoir commis des irrégularités en Afrique, où il gère notamment 16 terminaux portuaires. Le groupe est présent dans pas moins de 46 pays du continent (opérateur de lignes ferroviaires, actionnaire de sociétés agricoles, etc...).
Dans le cadre de cette enquête, le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, et le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent ont eux aussi été présentés mercredi aux magistrats instructeurs en vue de leur éventuelle mise en examen, à l'issue de leur garde à vue à Nanterre.