Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué comme un "jour historique" la décision de Donald Trump. Il a aussi assuré que la décision du président américain ne changerait rien en ce qui concerne les lieux saints des trois grandes religions monothéistes à Jérusalem, affirmant l'engagement israélien à maintenir le "statu quo".
"Par ces décisions déplorables, les États-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu'ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu'ils ont joué au cours des dernières décennies", a affirmé le président palestinien Mahmoud Abbas sur la télévision palestinienne.
Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a estimé que Donald Trump avait "détruit" la solution dite à deux États. M. Trump a aussi "disqualifié les États-Unis de tout rôle dans un quelconque processus de paix", a-t-il ajouté.
Pour le mouvement islamiste palestinien Hamas, la décision du président américain ouvre "les portes de l'enfer pour les intérêts américains dans la région".
Ismaïl Radouane, un haut responsable du Hamas s'exprimant devant des journalistes dans la bande de Gaza, a appelé les pays arabes et musulmans à "couper les liens économiques et politiques" avec les ambassades américaines, et à expulser les ambassadeurs américains.
L'Arabie saoudite a exprimé "de profonds regrets" rappelant qu'il "a déjà mis en garde contre les graves conséquences que peut avoir cette décision injustifiée et irresponsable", a souligné un communiqué du Palais royal cité par les médias d'État. Le communiqué saoudien dit espérer "voir l'administration américaine revenir sur cette décision" qui "va à l'encontre des droits historiques des Palestiniens à Jérusalem (...) et va compliquer le conflit entre Israël et les Palestiniens". Pour Riyad il s'agit "d'un recul dans les efforts en faveur du processus de paix et d'une violation de la position américaine historiquement neutre sur Jérusalem".
Le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué une "provocation et une décision insensée de la part des États-Unis (...) qui va provoquer une nouvelle Intifada et pousser à des comportements plus radicaux et à davantage de colère et de violence". La décision de M. Trump est une "violation claire des résolutions internationales", a-t-il ajouté en estimant que Jérusalem était "une partie intégrante de la Palestine".
"La décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, et le transfert de l'ambassade des États-Unis vers cette ville constituent une violation des décisions du droit international et de la charte des Nations unies", a estimé le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammed Moumenié.
"Nous condamnons la déclaration irresponsable de l'administration américaine (...) cette décision est contraire au droit international et aux résolutions de l'ONU", a réagi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu sur Twitter.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères affirme que la Tunisie est "profondément préoccupée" et dénonce "une atteinte primordiale au statut juridique et historique de la ville et une violation des décisions de l' ONU". "Cette décision pousse à plus de tensions et représente une provocation pour les sentiments des Arabes et des musulmans".
La présidence syrienne, sur page officielle Facebook, estime que "l'avenir de Jérusalem n'est pas déterminé par un État ou un président, mais par son histoire, sa volonté et la détermination de ceux qui sont loyaux à la cause palestinienne".
Le Premier ministre libanais Saâd Hariri "rejette et dénonce cette décision et annonce aujourd'hui sa plus totale solidarité avec le peuple palestinien".
Le statut de Jérusalem ne peut être résolu que par une "négociation directe" entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en rappelant avoir toujours été "contre toute mesure unilatérale". "Il n'y a pas d'alternative à la solution de deux États" avec "Jérusalem comme capitale d'Israël et de la Palestine".
"L'Union européenne exprime sa sérieuse préoccupation à propos de l'annonce aujourd'hui du président des États-Unis Trump sur Jérusalem et les répercussions que cela peut avoir sur la perspective de paix", a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini dans un communiqué.
Le président français Emmanuel Macron a jugé "regrettable" la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem capitale de l'État d'Israël et appelé à "éviter à tout prix les violences". Lors d'une conférence de presse à Alger, il a rappelé "l'attachement de la France et de l'Europe à la solution de deux États, Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux États".
Le gouvernement allemand "ne soutient pas cette position car le statut de Jérusalem ne peut être négocié que dans le cadre d'une solution de deux États", a déclaré la chancelière Angela Merkel, citée dans un tweet de son porte-parole Steffen Seibert.
"Nous ne sommes pas d'accord avec la décision américaine de transférer son ambassade à Jérusalem et de reconnaître Jérusalem comme la capitale israélienne avant un accord final sur son statut", a déclaré la Première ministre britannique Theresa May dans un communiqué, estimant que cette décision n'était "d'aucune aide" pour les perspectives de paix dans la région.
"Jérusalem, ville sainte, unique au monde. Son futur doit être défini dans le cadre d'un processus de paix basé sur les deux États, Israël et Palestine", a réagi sur Twitter du chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni.
"La question du statut de Jérusalem ne peut être résolue que dans le cadre d'un règlement général du conflit israélo-palestinien", a affirmé Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères. Le gouvernement canadien, "allié indéfectible de l'État d'Israël", appelle l'ensemble des protagonistes au "calme".