"Notre président de la République convoque un sommet extraordinaire de l'Organisation de coopération islamique (OCI) pour permettre aux pays musulmans d'agir de façon unifiée et coordonnée face à ces développements", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin, précisant que cette réunion aurait lieu le 13 décembre à Istanbul.
La Turquie est la présidente en exercice de l'OCI, qui compte 57 membres. Appelant l'administration américaine à "revenir immédiatement" sur sa "grave erreur", Ibrahim Kalin a déclaré: "Jérusalem est notre honneur, Jérusalem est notre cause commune. Comme l'a dit notre président hier, Jérusalem est notre ligne rouge".
M. Erdogan s'est entretenu au téléphone mercredi avec les chefs d'État ou de gouvernement de la Malaisie, de la Tunisie, de l'Iran, du Qatar, de l'Arabie saoudite, du Pakistan et de l'Indonésie, a indiqué Ibrahim Kalin. Plus tôt, le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, avait averti que la reconnaissance attendue par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël risquait de précipiter la région dans "un incendie".
Cette mesure, que le président américain Donald Trump doit annoncer mercredi, est susceptible de "précipiter la région et le monde dans un incendie dont personne ne sait quand il prendra fin", a déclaré le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag sur Twitter. "Proclamer Jérusalem capitale (d'Israël) est une négation historique, une grande injustice, un grand manque de vision et une grande folie", a-t-il ajouté.
Recep Tayyip Erdogan avait déjà affirmé mardi que le statut de Jérusalem était "une ligne rouge" pour les musulmans, évoquant même une possible rupture diplomatique avec Israël si Washington devait reconnaître la ville sainte comme capitale. Cette question sera au centre d'entretiens que le président turc doit avoir mercredi à Ankara avec le roi de Jordanie Abdallah II, dont le pays est le gardien des Lieux saints musulmans de Jérusalem.
Rompant avec des décennies de prudence américaine sur un dossier potentiellement explosif, M. Trump va reconnaître mercredi Jérusalem comme capitale d'Israël en dépit des mises en garde des dirigeants de la région qui redoutent une flambée de violence. Israël considère la Ville sainte comme sa capitale "éternelle et réunifiée", mais les Palestiniens estiment que Jérusalem-Est doit être la capitale de l'État auquel ils aspirent.
La communauté internationale n'a jamais reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël ni l'annexion de sa partie orientale occupée en 1967.