Daech a pénétré les abords nord-est de Safireh, ville située au sud-est de la deuxième ville de Syrie, Alep, selon l'ONG. "Daech a brisé les lignes de défense du régime à Safireh, bastion militaire le plus important pour le régime dans les régions sud de la province d'Alep", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane. Le régime contrôle plusieurs "grands" dépôts d'armes à l'intérieur de Safireh, a-t-il précisé, ajoutant que Daech et les forces gouvernementales étaient engagés dans des combats violents aux abords de la ville.
Daech a également indiqué, dans un communiqué publié sur internet, que "les premières lignes de défense du régime sont tombées" autour de Safireh, affirmant en outre que des combattants du groupe jihadiste s'étaient emparés de plusieurs quartiers à l'intérieur de la ville. Et une source militaire a confirmé à l'AFP que les forces gouvernementales avaient perdu le contrôle de secteurs autour de Safireh, "conséquence d'une attaque de Daech".
La province d'Alep est quasi-entièrement aux mains du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés islamistes, ou de l'EI. Les forces du régime ont récemment cherché à récupérer des secteurs au sud d'Alep et brisé le siège imposé par Daech sur l'aéroport militaire de Kweires, dans l'ouest de la province. Mais l'attaque contre Safireh "a mis le régime sur la défensive alors qu'il était à l'offensive", souligne Rami Abdel Rahmane.
En 2012, le service de recherche du Congrès américain avait fait état d'informations suggérant que du gaz neurotoxique et du gaz moutarde avaient été produits à Safireh et ailleurs en Syrie. Après une attaque chimique qui a tué des centaines de personnes dans la région de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, en août 2013, la Syrie a accepté de déclarer et de remettre son arsenal chimique dans le cadre d'un accord supervisé par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.
En juin, cette Organisation a indiqué que les dernières armes chimiques syriennes déclarées étaient sorties du pays. Toutefois des inquiétudes subsistent autour de la possible utilisation de gaz toxiques, comme le chlore, dans des attaques dans le pays.