L'EI "a kidnappé 170 sunnites et plus de 60 chrétiens accusés de 'collaboration avec le régime' lors de perquisitions menées dans la ville prise mercredi", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'évêque Matta al-Khoury, secrétaire du patriarcat syriaque orthodoxe à Damas, a affirmé à l'AFP ne pas pouvoir confirmer ce qui s'est passé dans la localité "car c'est très difficile d'y joindre les habitants". "Mais nous savons qu'à leur entrée dans la ville, ils (les jihadistes) ont interdit aux habitants de sortir de chez eux afin de les utiliser comme boucliers humains" contre des raids du régime, a-t-il ajouté.
Avant le début du conflit en Syrie il y a quatre ans, il y avait 18.000 sunnites et environ 2.000 syriaques catholiques et orthodoxes à Al-Qaryataïn. Mais selon l'évêque al-Khoury il n'en restait plus que 180 après l'assaut de l'EI.
Selon Rami Abdel Rahmane, l'EI possédait une liste de personnes à arrêter mais les jihadistes ont parfois arrêté des familles entières qui tentaient de s'enfuir. Le responsable syriaque orthodoxe a appelé les jihadistes à laisser partir ceux qui le souhaitaient.
Al-Qaryataïn est un carrefour important qui relie des territoires contrôlés par l'EI: la périphérie est de Homs et l'est de Qalamoun, près de la frontière libanaise. La conquête de la ville permet désormais à l'EI de transférer des troupes et du ravitaillement entre ces deux zones, selon l'OSDH, basé en Grande-Bretagne mais qui s'appuie sur un important réseau de militants en Syrie.
En mai, un prêtre syriaque catholique, le père Jacques Mourad du monastère Mar Elian à Al-Qaryataïn, avait été enlevé par trois hommes masqués, au lendemain de la prise par l'EI de la ville antique de Palmyre, proche de cette localité.