Les forces du président Bachar al-Assad avaient promis vendredi des représailles après avoir accusé le puissant groupe rebelle islamiste Jaich al-Islam d'avoir tué l'un de ses pilotes, quelques heures après la chute de son avion en raison d'un "problème technique" près de Jairoud, à 60 km au nord-est de la capitale syrienne.
"L'armée du régime a mené des raids aériens et bombardé à l'artillerie. Au moins 31 personnes ont été tuées, dont 2 membres du corps médical, et il y a des dizaines de blessés", a déclaré samedi le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Celui-ci, dont l'ONG s'appuie sur un vaste réseau de sources médicales et de militants à travers le pays, n'était pas en mesure de préciser si toutes les victimes étaient des civils ou s'il y avaitv des rebelles parmi elles.
La guerre très complexe en Syrie où s'affrontent de multiples acteurs locaux, régionaux et internationaux, a éclaté en 2011, faisant plus de 280.000 morts.
A Jairoud, le directeur du centre médical et plusieurs de ses collègues ont été tués samedi, a indiqué à l'AFP Abou Malek al-Jairoudi, un militant de cette ville de 60.000 habitants. "Il y a eu 45 frappes aériennes. Le centre médical a été touché et son directeur tué".
Jaich al-islam (Armée de l'islam) avait affirmé vendredi avoir capturé le pilote après avoir abattu son avion. Mais le porte-parole du puissant groupe, Islam Allouche, a ensuite posté sur son compte Twitter une photo de l'officier gisant sur le sol, avec un trou dans la nuque, en accusant le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, également présent à Jairoud, de l'avoir exécuté.
Résistance des jihadistes à Minbej Selon l'OSDH, Jairoud, située dans la région montagneuse de Qalamoun, avait été épargnée par les violences depuis plus de deux ans après la conclusion d'une trêve entre régime et autorités locales.
Toutes les tentatives de faire respecter durablement les trêves entre rebelles et régime ont échoué ces derniers mois, de même que les efforts d'un règlement politique du conflit qui a poussé à la fuite des millions de personnes et favorisé la montée en puissance du très redouté groupe jihadiste "Etat islamique" (Daech).
Depuis fin mai, Daech fait face à une offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par les Etats-Unis qui tente de prendre Minbej, un fief vital des jihadistes, situé sur la route de ravitaillement entre la frontière turque et Raqa, leur capitale de facto en Syrie.
Les FDS, qui ont réussi à pénétrer dans Minbej par le sud-ouest, tentent actuellement d'entrer par les faubourgs nord de la ville, mais ont été repoussées samedi par les jihadistes, reculant de 4 km sur ce front nord, selon l'OSDH.
Et à Alep, l'ancienne capitale économique du pays dans le nord de la Syrie, deux femmes et un enfant ont été tués par les bombardements du régime sur le quartier rebelle de Seif al-Dawla, selon l'OSDH.
La veille déjà, dans le quartier rebelle de Tariq al-Bab, 17 personnes, dont 5 enfants, avaient été tuées dans les bombardements visant un marché à une heure de grande affluence, selon un nouveau bilan publié samedi par l'ONG.