A Palmyre, une ville du centre du pays connue pour ses ruines classées au patrimoine mondial de l'Humanité et reprise le 27 mars par le régime, "l'armée a découvert un charnier comprenant les restes humains de 24 civils, dont trois enfants, et de 18 militaires", a affirmé à l'AFP une source militaire syrienne.
D'après cette source et l'Observatoire syrien des Doits de l'Homme (OSDH), il s'agit de dépouilles d'officiers et de membres de leurs familles exécutés par Daech, entré dans la ville en mai 2015. L'armée est à "la recherche d'autres charniers", a précisé la source."Daech a exécuté au moins 280 personnes durant son occupation de Palmyre", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Peur de revenir Les jihadistes ont également mutilé de nombreux trésors archéologiques de cette cité surnommée "la Perle du désert". Près d'une semaine après le départ des jihadistes, la population de Palmyre, estimée entre 50.000 et 70.000 personnes avant la guerre et à 15.000 durant la présence de Daech -qui ont fui les combats des dernières semaines-, n'était toujours pas revenue.
"Les gens ont peur des représailles du régime mais aussi des mines plantées un peu partout par l'EI dans la ville", a indiqué à l'AFP M. Abdel Rahmane. "En plus, de nombreuses maisons ont été aplaties par les bombardements de l'aviation russe avant la prise de Palmyre", a-t-il indiqué.
A 70 km à l'est de la cité antique, l'armée bombardait intensément la ville de Sokhné tenue par Daech et que le régime veut reprendre pour sécuriser Palmyre.
L'OSDH a fait état samedi d'un nouveau bilan dans des frappes, vraisemblablement russes, jeudi sur un village au nord-ouest de Deir Ezzor qui ont fait 40 morts parmi les membres de Daech, en grande majorité des étrangers. Il s'agit, selon l'ONGn d'un des bilans les plus lourds pour l'organisation terroriste dans une seule attaque aérienne.
Daech est dans la ligne de mire des forces gouvernementales, surtout depuis le début fin février d'une trêve, imposée par les Russes et les Américains au régime et aux rebelles et qui exclut les jihadistes.
Trêve menacée ?Si cette cessation des hostilités est globalement respectée, le Qatar, farouche opposant au régime de Bachar al-Assad, a averti samedi que les frappes aériennes des forces gouvernementales ayant fait jeudi plus de 33 morts dans des zones rebelles non loin de Damas risquaient de torpiller le fragile cessez-feu.
"Ce bombardement criminel (...) reflète la politique du régime qui consiste à tuer des civils (...) et menace de torpiller" le cessez-le-feu et les "efforts internationaux visant à trouver une solution politique", indiquent les Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué.