Deux attentats imputés aux islamistes de Boko Haram ont fait au moins 27 morts, dont quatre assaillants présumés, et une centaine de blessés, lundi à N'Djamena, ont déclaré les autorités tchadiennes.
La capitale tchadienne, où se trouve le quartier général de la force régionale engagée contre la secte islamiste nigériane, avait jusqu'ici échappé aux attentats malgré les appels d'Abubakar Shekau, le chef du groupe armé.
"Le bilan provisoire de ces attaques ignobles et barbares s'élève à 27 morts dont quatre terroristes, et à (...) 101 blessés", a déclaré Hassan Sylla Bakari, ministre tchadien de la Communication et porte-parole du gouvernement, sur l'antenne de la télévision nationale. "Boko Haram se trompe de cible. Ces terroristes sans foi seront débusqués et mis hors d'état de nuire où qu'ils soient", a-t-il ajouté sans plus de détails.
Selon son collègue de l'Intérieur, Abderahim Bireme Hamid, l'une des explosions était due à un attentat suicide.
Réunion de crise
Deux kamikazes ont attaqué simultanément dans la matinée le commissariat et l'école de police, faisant au moins 27 morts et plus de 100 blessés, a indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable de la police de la capitale. De nombreux stagiaires étaient en formation lundi matin à l'école de police. Après ce double attentat, de nombreuses forces de sécurité se sont déployées dans la ville, où les mesures de sécurité avaient été considérablement renforcées depuis plusieurs mois face à la menace d'attaques de Boko Haram.
Le gouvernement tenait de son côté une réunion de crise sur ces attentats en l'absence du président Idriss Déby Itno, attendu dans la journée à N'Djamena de retour d'Afrique du Sud où il participé au sommet de l'Union africaine (UA), selon une source officielle.
Outre l'offensive contre Boko Haram, à laquelle participent également le Niger et le Cameroun, le Tchad est en première ligne de la lutte contre les islamistes de la bande sahélienne. Après le Mali, le président Déby a engagé son armée en février au Nigeria contre les islamistes de Boko Haram, dont le chef Abubakar Shekau a menacé à plusieurs reprises de s’en prendre aux intérêts tchadiens.