"Pour le moment, rien n'est acté. Les discussions sont en cours avec nos homologues belges", a-t-on dit à la DAP, alors que la presse belge a évoqué lundi la possibilité d'un transfert quotidien "par hélicoptère" de Salah Abdeslam de sa prison de la région parisienne à la capitale belge.
Une source judiciaire française a précisé que les conditions de transfèrement n'étaient "pas encore arrêtées" et allaient "faire l'objet d'une concertation".
Une autre source proche du dossier a souligné que la France attendait de connaître avec précision les dates du procès en Belgique.
Le 5 octobre, Paris et Bruxelles avaient conclu un accord pour la remise provisoire d'Abdeslam pour la durée de son procès en Belgique, une audience consacrée à la fusillade avec des policiers survenue le 15 mars 2016 à Forest dans l'agglomération bruxelloise et qui avait précipité la fin de la fuite de Salah Abdeslam.
Le parquet fédéral belge avait alors annoncé qu'"une solution juridique solide" avait été trouvée avec le parquet de Paris, ouvrant la voie à cette comparution en Belgique. Le procès doit se dérouler du 18 au 22 décembre, selon une avocate dans le dossier belge.
Le Français d'origine marocaine, seul survivant des commandos qui avaient effectué les attaques à Paris le 13 novembre 2015 (130 morts), avait été arrêté à Bruxelles le 18 mars, soit trois jours après sa fuite d'un logement de Forest.
En perquisitionnant dans cette habitation supposée inhabitée, où ils pensaient trouver des traces du passage des jihadistes ayant frappé la capitale française, des policiers français et belges avaient été accueillis par des tirs nourris d'armes automatiques. Six d'entre eux avaient été légèrement blessés. Un jihadiste algérien avait été tué en couvrant la fuite de Salah Abdeslam accompagné d'un complice.
Au procès, auquel il a souhaité assister, Salah Abdeslam devra répondre, avec ce complice, de "tentative d'assassinat dans un contexte terroriste sur plusieurs policiers".
La procédure de "remise temporaire" de Salah Abdeslam doit être déclenchée par l'émission par Bruxelles d'un mandat d'arrêt européen, ensuite transmis par le Parquet fédéral belge au Parquet général de Paris, a-t-on expliqué de source judiciaire. La sécurité du transfèrement sera sans doute au coeur des discussions, Salah Abdeslam étant détenu en France dans des conditions extrêmement rigoureuses, à l'isolement et sous vidéosurveillance permanente.