Les combattants du Hezbollah ont lancé «des dizaines de roquettes Katioucha» visant «le quartier général de la division du Golan (...) à la base de Nafah», a déclaré le mouvement dans un communiqué, précisant qu’il s’agissait «d’une réponse à l’attaque de l’ennemi visant la région de la Bekaa»
.L’armée israélienne a indiqué à l’AFP que trois de ses soldats ont été tués et 12 blessés dimanche par des roquettes tirées par la branche armée du Hamas autour de Kerem Shalom, principal point de passage de l’aide humanitaire depuis Israël vers la bande de Gaza.
Les brigades Ezzedine al-Qassam ont revendiqué ces tirs, qui ont conduit Israël à fermer le passage utilisé pour acheminer l’aide vers Gaza. L’armée israélienne a rapporté lundi matin sur X avoir intercepté un «drone ennemi volant vers Israël».
Quelques heures plus tard, 16 personnes issues de deux familles ont été tuées dans des frappes israéliennes qui ont visé deux maisons à Rafah et ses environs, a appris l’AFP auprès de secouristes et d’une source hospitalière.
Les secouristes ont fait état de neuf morts dans la famille Al Attar et sept autres dans la famille Keshta. Une source hospitalière a confirmé le bilan des deux frappes israéliennes dimanche soir «dans le camp de réfugiés de Yebna à Rafah et dans les environs de Al Salam».
Après une étape au Caire, selon des médias américains, le chef du renseignement américain William Burns est attendu lundi au Qatar, le principal pays médiateur, selon une source proche des négociations. Selon un média égyptien, la délégation du Hamas doit être de retour mardi au Caire.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé dimanche qu’Israël ne pouvait «accepter» les demandes du mouvement islamiste, qui réclame un cessez-le-feu définitif dans le territoire palestinien en préalable à tout accord, notamment sur la libération des otages enlevés le 7 octobre en Israël.
Benjamin Netanyahu menace toujours de lancer une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, «avec ou sans» accord de trêve.
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«Je dis aux dirigeants du monde entier qu’aucune pression, aucune décision d’une instance internationale n’empêchera Israël de se défendre», a-t-il lancé lors d’une cérémonie de commémoration de l’Holocauste à Jérusalem.
«Si Israël doit rester seul, Israël restera seul», a insisté le Premier ministre israélien, tout en dénonçant le «terrible volcan de l’antisémitisme» qui déferle à travers le monde entier contre Israël.
Il a aussi annoncé la décision de son gouvernement de fermer le bureau en Israël de la chaîne Al-Jazeera, basée au Qatar, dont le signal a été coupé.
Al-Jazeera, qui a accordé une large place à la couverture de la guerre à Gaza, a dénoncé une décision «criminelle».
Réunion «d’urgence»
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, avait auparavant accusé Netanyahu de «saboter les efforts des médiateurs» en vue d’une trêve, pendant que les discussions se poursuivaient au Caire en l’absence d’Israël.
L’offre des pays médiateurs, Qatar, Égypte et États-Unis, présentée fin avril au Hamas, prévoit une trêve associée à une libération d’otages retenus dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Un responsable du Hamas a affirmé dimanche que le mouvement n’accepterait «en aucun cas un accord ne prévoyant pas explicitement un arrêt de la guerre».
La délégation, repartie pour Doha dimanche soir pour des consultations, selon un responsable du Hamas, doit être de retour en Égypte mardi «pour achever les négociations», a indiqué un média proche du renseignement égyptien, Al-Qahera News.
Après une étape au Caire, selon des médias américains, le directeur de la CIA est lui aussi parti pour le Qatar, a annoncé une source proche des négociations.
«En l’absence d’avancée» lors des discussions au Caire, Burns doit avoir une «réunion d’urgence avec le Premier ministre» de l’émirat, cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, «afin de discuter des moyens de remettre les pourparlers sur les rails», selon cette source.
Pression des familles d’otages
La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont lancé une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Durant l’attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l’armée.
Dimanche, le Forum des familles d’otages a une nouvelle fois appelé Netanyahu à accepter un accord qui permettrait une libération des otages.
«Netanyahu, l’histoire ne vous pardonnera pas si vous ratez cette occasion», affirme ce texte.
L’offensive israélienne lancée dans la bande de Gaza en représailles à l’attaque du 7 octobre a fait jusqu’à présent 34.683 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a dénombré dimanche 29 morts en 24 heures.
La ville de Gaza, dans le nord, a été bombardée, ainsi que le centre et le sud du territoire, notamment Rafah et la ville voisine de Khan Younès.
«Hier à cette heure, nous étions très optimistes et nous attendions l’annonce d’un cessez-le-feu. Aujourd’hui, nous sommes sur les dents», a témoigné à l’AFP une habitante de Rafah âgée de 59 ans, Najat Shaat.
Pour parvenir à la «victoire finale» et libérer les otages, Benjamin Netanyahu ne cesse de proclamer qu’il va lancer une offensive terrestre sur Rafah, où sont regroupés selon Israël quatre bataillons du Hamas.
Cette ville frontalière avec l’Égypte est devenue l’ultime refuge pour des centaines de milliers de civils qui ont fui la guerre plus au nord. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 1,2 million de Palestiniens y sont toujours massés, soit la moitié de la population du territoire.
Une «véritable famine»
De nombreuses capitales, dont Washington, et organisations humanitaires, redoutent de lourdes pertes civiles en cas d’offensive sur la ville.
Rafah est aussi le principal point de passage terrestre de l’aide humanitaire, strictement contrôlée par Israël qui assiège le territoire. Une offensive serait un «coup dur» pour les opérations humanitaires, a prévenu l’ONU.
La directrice du Programme alimentaire mondial de l’ONU, Cindy McCain, s’est alarmée de voir le nord de la bande de Gaza frappé par une «véritable famine», qui progresse vers le sud.
En pleine crise humanitaire, les relations entre Israël et l’agence de l’ONU chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) se sont envenimées depuis qu’Israël a accusé une douzaine des 13.000 employés de l’agence à Gaza d’avoir participé à l’attaque du 7 octobre.
Le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, a annoncé dimanche qu’Israël lui avait pour la deuxième fois interdit d’entrer dans la bande de Gaza.